Le cabinet de parodontie de Paul et Catherine Mattout allie soins, formation et transmission. L’expertise et la dynamique de l’équipe qu’ils ont constituée profitent autant aux patients qu’aux praticiens en formation au GEPI*, intrinsèque à la structure.
heures. Marseille. Dans le cabinet de parodontie de Paul et Catherine Mattout, toute l’équipe est réunie. Comme au début de chaque semaine. En tout, une quinzaine de personnes installées dans la salle de conférence aux tons bleus. Les fenêtres plongent sur l’une des plus belles avenues phocéennes. Assistantes dentaires, parodontistes et implantologistes exclusifs, secrétaires et stagiaire s’apprêtent à échanger, faire le point, transmettre. Un temps préconisé par les maîtres des lieux, spécialistes passionnés et ouverts. Plus de vingt-cinq ans que le couple œuvre dans l’univers de la parodontie, auprès de ses patients, d’une équipe soudée, mais également en lien et en collaboration avec d’autres praticiens. Ils ont notamment créé, en 1993, le Groupe d’études en parodontologie et implantologie (GEPI), une structure qui propose un cycle de formation et de perfectionnement en parodontologie, implantologie et prothèse. L’enseignement y est prodigué par des spécialistes, des chirurgiens-dentistes, des conférenciers, des radiologistes… Les quatre séminaires annuels, établis en collaboration avec la faculté dentaire parisienne de Garancière, aboutissent à une attestation universitaire. Ce cycle aborde la phase diagnostique et thérapeutique dans sa totalité. Deux de ces séminaires se déroulent dans les locaux marseillais qui abritent six salles de soins, un bloc opératoire et une salle de conférences. Celle-ci, entièrement équipée pour retransmettre en direct les interventions au fauteuil, peut accueillir 25 personnes. Les deux autres sessions ont lieu à Garancière.
La réunion hebdomadaire a pour objectif de considérer des points précis sur la parodontie développés lors de chaque séance par l’un ou l’autre des membres de l’équipe, de revenir sur des questions d’organisation, mais également de motiver les 6 assistantes dentaires sur la question de l’hygiène auprès des patients. L’implication et le travail de chacun sont à l’aune de l’expérience, des connaissances et de l’exigence de Paul Mattout, pilier de la structure, qui réunit cabinet et GEPI. Un concept qu’il a mis au point avec son épouse et associée. Aujourd’hui, c’est lui qui anime les échanges de l’équipe dans la salle de conférence. « J’aimerais que vous nous prépariez, pour la prochaine fois, un topo sur les télétransmissions ». Il fait ensuite un tour de table : questions, remarques, suggestions se succèdent.
Vient ensuite un exposé sur les atrophies osseuses aux maxillaires par Dan Illouz, stagiaire et étudiant en dernière année de faculté dentaire, que les différents praticiens commentent. Tandis qu’il conclut, Cristina Vaida, chirurgien-dentiste et parodontiste salariée du cabinet depuis 9 ans, se prépare à aborder la question de l’apport du microscope à fond noir en parodontologie. Elle illustrera son exposé par une projection où l’on voit des centaines de bactéries proliférer dans la plaque bactérienne. « Ceci doit être une motivation pour le brossage et l’hygiène bucco-dentaire. Il faut savoir que 50 % des traitements en dépendent. », affirme-t-elle. Contrôle du facteur bactérien, hygiène, détartrage : un leitmotiv pour toute l’équipe de ce cabinet de 560 m2, lumineux et décoré avec soin.
Ouvert du lundi au vendredi, le cabinet ne reçoit pas de patients le mercredi après-midi : c’est le moment où chacun se consacre au travail scientifique et à la préparation des séminaires du GEPI. Si le travail de cette grande équipe reste cohérent, c’est grâce à une communication constante entre tous. Pas d’individualisme dans ce cabinet. Les vacances sont prises en même temps, par tous : une semaine à Noël et tout le mois d’août. « On ne peut pas travailler les uns sans les autres, on a besoin de lien », assure Cristina Vaida. La qualité de la prise en charge d’un patient peut en effet requérir différents regards. Pour Paul et Catherine Mattout, l’exercice de groupe est une force.
C’est une des raisons qui les a amenés à quitter leur ancien cabinet de 250 m2, il y a une quinzaine d’années. Leur objectif : s’agrandir pour pouvoir abriter soins et formation, élargir l’équipe. Lorsqu’ils achètent les locaux actuels, c’est un open space. La superficie peut donc être organisée et structurée en fonction de leurs besoins. Ils font appel à un architecte spécialisé en dentaire, André Lanet, installé près de Nantes. « Nous avons apprécié son sens des priorités et de l’ergonomie pour l’installation d’un cabinet dentaire », remarque Catherine Mattout. Située dans un quartier stratégique, l’adresse est connue et facilement repérable à Marseille. La patientèle, qu’elle vienne des environs, de Lille, de Corse ou d’Afrique du Nord, s’y rend sans difficultés.
L’accueil dessert salles d’attente et de conférence. C’est de là aussi que part le couloir menant aux salles de soins. Conforme aux normes d’accessibilité pour les personnes en situation de handicap, le cabinet est spacieux. La circulation, la lumière naturelle et les éclairages indirects ont été privilégiés. Carrelage et bois font écho à la sobriété des tons choisis : blanc et gris. Les portes coulissantes et les parois vitrées – transparentes ou opaques – donnent une respiration supplémentaire aux pièces, aux lieux de passage. La simplicité domine, dans une ambiance familiale, détendue. Ici et là, un miroir, des photos en noir et blanc, une sculpture, des tableaux, des posters qui évoquent le plus souvent l’eau, Marseille et la navigation – une passion.
Si l’équipe, toujours à la pointe de la parodontie, reste soudée, c’est grâce à Catherine et Paul Mattout, modèles professionnels et avant tout humains. Toujours à l’écoute et attentifs au bien-être de chacun, ils sont dans l’échange, tout en restant les maîtres à bord. Tous les praticiens du cabinet se consacrent à la parodontie et à l’implantologie exclusives. L’équilibre et la réussite de la structure reposent sur cette équipe de confiance avec un réseau de correspondants – endodontistes, prothésistes, omnipraticiens –, mais également une ouverture constante sur l’extérieur et la transmission.
Cette dynamique s’illustre par la diversité des profils, mais aussi par une éthique solide. Arrivée en France il y a une dizaine d’années, Cristina Vaida évoque avec émotion sa rencontre, décisive, avec Paul et Catherine Mattout. Diplômée en 2003 de la faculté dentaire de Cluj, en Roumanie, elle va se spécialiser en parodontie et intégrer le cabinet. « Pour avancer, il faut un modèle, explique-t-elle. Dans mon cas, l’éthique et l’esprit dans lequel on travaille dans ce cabinet ont été moteurs. En effet, je n’ai qu’un but dans mon exercice : faire du bien à mes patients. C’est ce que j’ai trouvé ici. » Elle est aujourd’hui l’un des maillons du cabinet et du GEPI dont elle est responsable des travaux pratiques et où elle fait le lien avec la Roumanie qui accueille trois séminaires par an. À ses côtés, Brice Houvenaeghel, jeune parodontiste, collabore activement au sein du GEPI. Robert Roig, arrivé il y a 1 an dans cette structure, s’est totalement intégré à l’équipe. Quant à Dan Illouz, en stage actif, il s’initie avec enthousiasme à la parodontie et l’implantologie.
« Nous restons loin des leaders d’opinion, de l’industrie et des laboratoires. Il est possible d’exister autrement. C’est une question d’éthique et c’est ce que nous essayons d’inculquer aux jeunes praticiens que nous formons et avec qui nous travaillons », explique Catherine Mattout. Longtemps impliquée dans l’enseignement, la pédagogie fait partie intégrante de sa façon d’appréhender le soin et le travail en équipe. Sans oublier que les objectifs du patient doivent correspondre, coller aux objectifs du praticien. Le soin et le traitement sont encore une fois dépendants d’un travail d’équipe, mais cette fois-ci entre patient et praticien.
Enfin, au cœur de leur philosophie de travail, la parodontie et l’implantologie sont imbriquées. Paul Mattout reste déterminé. « L’implantologie n’est pas une discipline à elle seule, ce n’est qu’une thérapeutique. Le message dans nos formations est d’éviter les échecs de l’implantologie qui doit faire partie intégrante d’une prise en charge globale – notamment avec la parodontie, la prévention et l’hygiène, en amont. Nous nous opposons aux effets de mode, aux innovations non fondées et qui font illusion. Tous les parodontistes, dans le monde entier, ont le même langage. Je suis optimiste quant à la direction que prend cette spécialité : il y a un retour à des positions plus raisonnables. » Une ligne de conduite que vient renforcer un constat : les problèmes parodontaux et certaines maladies systémiques sont liés. D’où l’importance de diagnostiquer et de traiter les maladies parodontales. Une affaire de santé publique.
** Association universitaire d’odontologie de Garancière : garanciere@auog.fr
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• 6 et 7 novembre 2014 – Les maladies parodontales : les comprendre pour mieux traiter
• 29 et 30 janvier 2015 – La chirurgie osseuse
• 12 et 13 mars 2015 – La chirurgie muco-gingivale
• 21 et 22 mai 2015 – La régénération et les membranes