Clinic n° 05 du 01/05/2014

 

Llis (FGM)

NOUVEAUX PRODUITS

J’ai essayé

Ce composite brésilien ne démérite pas, malgré une viscosité un peu faible. Facilité de modelage indiscutable, esthétique appréciable, radio-opacité irréprochable et prix de vente incomparable !

Ne croyez pas qu’il n’y ait qu’en Amérique du Nord, en Europe et au Japon que l’on fabrique des matériaux dentaires. Le Brésil est aussi un grand pourvoyeur de produits de ce type. L’occasion m’a été donnée de tester un assortiment de cinq seringues d’un composite antéro-postérieur à nanoparticules, dénommé Llis et commercialisé par la société FGM, installée à Joinville, grande ville du sud de ce pays.

Un capuchon original

Emballé sous blister, l’ensemble fait plus penser à un jouet vendu en grande surface qu’à un produit à usage médical. Les seringues de 4 grammes sont toutefois de belle facture. Dommage que leur étiquette soit identique pour toutes les teintes : on est obligé de les scruter attentivement pour trouver leur référence parmi d’autres inscriptions en noir sur fond blanc. Le bouchon est retenu par une languette en plastique souple extrêmement pratique : plus de capuchon qui s’égare, on les referme en un clin d’œil.

Consistance un peu molle

Fait inhabituel, n’est proposée qu’une seule teinte dentine, universelle. Les quatre autres seringues renferment des teintes émail plus translucides : A2, A3, A3.5 et B2. De quoi, en principe, satisfaire toutes les exigences, aussi bien en antérieur que sur les molaires et prémolaires. L’extraction du matériau s’effectue très facilement d’un tour de vis. Ce composite est assez souple. Un peu trop peut-être, si on le compare à la majorité des produits concurrents. Il se modèle sans effort et, comme il ne colle pas à la spatule, sa mise en forme se révèle très plaisante. Une consistance aussi souple est un atout sur le plan de la manipulation, mais je ne suis pas sûr qu’elle ne cache pas une teneur en charges assez faible et une contraction de prise élevée. Autant d’éléments évidemment invérifiables au fauteuil.

Il change à la lumière

Les teintes émail donnent un joli rendu avant la polymérisation mais s’éclaircissent notablement après la prise. Les restaurations apparaissent alors, souvent plus claires une fois achevées. Mieux vaut prendre un A3.5 plutôt qu’un A3 si l’on veut une obturation qui s’intègre bien dans un contexte de luminosité moyenne. Ce changement de teinte, négligeable au niveau des molaires, peut se révéler problématique dans les secteurs antérieurs : les meilleurs composites esthétiques présentent exactement le même aspect avant et après l’application de la lampe. Reste que si les performances mécaniques à moyen ou long terme sont totalement inconnues, l’aspect immédiat est tout à fait réussi. La finition permet d’obtenir des surfaces bien brillantes et la radio-opacité du Llis se révèle irréprochable. Sur son site Internet, le fabricant annonce, en devise locale, des prix qui laissent rêveurs les Français que nous sommes. Pour l’heure, le produit n’est pas importé et j’ignore à combien on pourrait l’acheter chez nous. Une chose est sûre : à ce tarif, les soins de caries arriveraient presque à devenir enfin rentables dans notre pays !

+

• Modelage très facile

• Plusieurs teintes disponibles

• Bouchon fixé à la seringue

• Beau rendu final

• Prix ultracompétitif

-

• Consistance assez molle avant la prise

• Changement de teinte après la prise

PRIX DE VENTE RECOMMANDÉ

• Équivalent en monnaie brésilienne, de 25 € l’assortiment de 5 seringues

• 6 € la seringue de 4 g