Clinic n° 03 du 01/03/2014

 

PRESSE INTERNATIONALE

L’essentiel

Antoine VASSALLO  

Les dents dépulpées restaurées avec des techniques ­directes avec ou sans tenons peuvent présenter des cuspides résiduelles susceptibles de se fracturer. La réduction de leur hauteur et le total recouvrement par une couronne sont généralement proposés pour prévenir une fracture coronaire. Par souci de conservation, des restaurations directes intercuspidiennes collées sont de plus en plus utilisées, quand la fonction occlusale est normale, en l’absence de parafonctions et en...


Les dents dépulpées restaurées avec des techniques ­directes avec ou sans tenons peuvent présenter des cuspides résiduelles susceptibles de se fracturer. La réduction de leur hauteur et le total recouvrement par une couronne sont généralement proposés pour prévenir une fracture coronaire. Par souci de conservation, des restaurations directes intercuspidiennes collées sont de plus en plus utilisées, quand la fonction occlusale est normale, en l’absence de parafonctions et en fonction de l’épaisseur des parois de la cavité. L’objet de cette étude in vitro est d’évaluer l’effet de l’épaisseur des parois de la cavité sur la résistance des dents non vitales restaurées avec une variété de techniques adhésives.

Matériel et méthode

L’étude porte sur 104 prémolaires maxillaires récemment extraites. Huit dents sont laissées intactes (groupe contrôle). Après un traitement endodontique, les autres sont préparées avec une cavité MOD et divisées en 3 groupes de 32 dents – groupe 1,5 mm ; groupe 2 mm et groupe 2,5 mm – en fonction de l’épaisseur de la paroi palatine de la cavité. Chaque groupe est divisé en 4 sous-groupes de 8 spécimens destinés aux différents types de restaurations. Les spécimens qui seront recouverts par des overlays voient leurs cuspides réduites sur 2 mm de hauteur. Des spécimens sont reconstitués avec des tenons fibrés. Les cavités coronaires sont obturées avec un composite nanohybride. Après une simulation de la fatigue accumulée en bouche, tous les spécimens sont soumis à des forces statiques de fracture.

Résultats et discussion

Même en présence de parois dentaires d’une épaisseur de 2,5 mm, aucune restauration ne restitue aux dents une résistance équivalente à celle des dents intactes. Parmi les spécimens restaurés, l’analyse statistique montre que l’épaisseur de la paroi résiduelle, le type de restauration adhésive et l’insertion d’un tenon fibré influencent significativement la résistance à la fracture des dents dépulpées. Quant aux interactions possibles, seule celle entre le type de restauration et l’insertion d’un tenon fibré influence significativement la résistance à la fracture. Le type de restauration adhésive est le facteur le plus significatif pour procurer une résistance à la fracture des prémolaires traitées. Indépendamment de l’épaisseur des parois de la cavité et du placement d’un tenon, les dents avec les cuspides recouvertes montrent la plus grande résistance à la fracture.

L’ESSENTIEL

Dans les limites de cette étude in vitro, les résultats suggèrent que dans le cas de prémolaires dépulpées fragilisées par une cavité de type MOD, l’épaisseur des parois résiduelles influence significa­tivement la résistance à la fracture et constitue un paramètre clinique efficace pour la sélection de la technique de restauration adhésive la plus appropriée. En fait, pour une épaisseur supérieure à 2 mm, les traitements les moins invasifs tels qu’une restauration intercuspidienne directe en composite, retenue par un tenon fibré, peuvent procurer une résistance à la fracture suffisante pour résister aux charges occlusales. Quand l’épaisseur de la paroi résiduelle est inférieure à 2 mm, le recouvrement cuspidien par une restauration en composite collée, avec ou sans tenon fibré, représente le traitement de choix parce que c’est la seule option, parmi celles testées, qui procure une résistance à la fracture satisfaisante. Dans cette étude, le type de restauration a une influence marquée sur la résistance à la fracture indépendamment de l’épaisseur de la paroi dentaire résiduelle. Le tenon fibré augmente également la résistance s’il persiste assez de dentine coronaire résiduelle.