Ces nouvelles limes usinées par electro-érosion sont fabriquées en nickel-titane à mémoire de forme. En progrès par rapport au modèle précédent, mais pas encore vraiment parfaites.
Vous vous souvenez peut-être de la société Neolix, installée dans la Mayenne, dont je vous ai parlé à deux reprises dans ces colonnes. Ses ingénieurs, jeunes retraités de chez Micro-Mega, ont mis au point une méthode originale d’usinage pour concevoir de nouvelles limes endodontiques. L’électroérosion permet d’obtenir des profils de lames innovants, plus complexes que ceux produits traditionnellement par meulage. Pour l’heure, les modèles commercialisés restent extrêmement classiques. L’Initial, très inspiré de l’Endoflare(r) (Micro-Mega), est une lime courte et fortement conique : 15 mm de long, diamètre nominal de 25/100 mm 10 % de conicité. Un peu raide, elle présente deux inconvénients en cas de manipulation inadéquate : risque de fracture de la pointe et création de butées dans le canal.
Le Neoniti C1, nouvel instrument proposé depuis quelques mois, est très semblable au précédent : même aspect, même profil, même manche doré, même surface métallique grainée et non lisse et brillante, certainement due à son procédé de fabrication. Une seule chose change, qui fait toute la différence : le métal utilisé pour sa confection. Ce n’est plus le traditionnel nickel-titane superélastique et cassant mais un alliage à mémoire de forme. Celui-ci, déjà utilisé par un grand fabricant d’instruments dentaires, se déforme très facilement mais reprend son profil initial dès qu’il est réchauffé. Cette propriété lui permet d’épouser les sinuosités canalaires avec une étonnante facilité, sans exercer cet effet de rappel qui redresse les courbures. Il est également moins cassant et plus résistant à la fatigue cyclique que l’alliage habituel.
Les indications du C1 sont les mêmes que celles de l’Initial : on l’utilise à deux moments au cours de la préparation. Au début pour tenter d’évaser l’entrée du canal et à la fin pour faire de même, mais en pénétrant un peu plus loin puisque sa voie est déjà toute tracée. La pénétration initiale est assez limitée : étant donné la conicité de l’instrument, il n’entre que de quelques millimètres dans le canal, trop juste à mon goût par rapport à d’autres systèmes. J’ai souhaité employer le C1 en fin de préparation. À deux reprises, et bien avant qu’il ait atteint sa profondeur optimale de pénétration, j’ai été dangereusement aspiré vers l’apex comme si une force irrésistible m’y entraînait. J’utilisais alors un contre-angle Ax’Endo (Micro-Mega) sans contrôle de couple sur le moteur de mon unit. Avant même d’avoir relâché la pédale ou fait marche arrière, les limes se sont démanchées, restant coincées dans le canal. Le pas régulier des spires, les lames de coupe profondes et rapprochées sont sans doute à l’origine de cette déconvenue. Quant à la fixation du manche sur l’âme de nickel-titane, elle doit être, à l’évidence, améliorée. Un instrument prometteur donc, qui mérite encore quelques perfectionnements pour trouver une place légitime dans le paysage endodontique mondial, déjà fortement doté en produits de grande qualité.
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• Belle qualité de fabrication
• Alliage à mémoire de forme sécurisant
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• Profil trop conique
• Sensation d’aspiration prononcée
• Fixation du manche imparfaite
• 40 € environ la plaquette de 4 instruments