Clinic n° 03 du 01/03/2014

 

Monique WEBER Directeur général de l’OGDPC

Enquête

ACD  

L’OGDPC a suscité de nombreuses critiques tout au long de la première année de mise en place du DPC. Monique Weber tient à faire la part des choses entre la complexité du dispositif et l’organisme qu’elle dirige et qui le met en œuvre. Pour elle, tous les indicateurs montrent que le DPC est sur la bonne voie.

Quel bilan dressez-vous du DPC un an après son lancement ?

Le dispositif a bien démarré et a même dépassé les objectifs fixés pour 2013 malgré le fait que les textes ont été publiés tout au long de l’année. Les résultats sont encourageants. Nous avons formé 73 000 professionnels différents, soit quasiment le cinquième de la population libérale. Et 107 000 comptes ont été créés sur le site mondpc.fr.

Pourtant, le dispositif est très critiqué pour sa lourdeur…

On fait un amalgame entre DPC et OGDPC. Beaucoup de personnes pensent à tort que l’OGDPC est à l’origine du DPC. L’OGDPC est seulement l’organisme qui le met en œuvre. Je reconnais qu’il y a des lourdeurs, mais elles ne sont pas de notre fait. Nous sommes là pour mettre en œuvre le DPC et essayer de simplifier au maximum un dispositif un peu complexe.

Pourquoi cette complexité ?

D’abord parce que le dispositif s’adresse à l’ensemble des professions de santé. Auparavant, chaque profession gérait sa formation avec son organisme. Ensuite, parce que nous avons démarré alors que tous les arrêtés n’étaient pas parus. Les organismes qui avaient anticipé en commençant des formations ont dû faire des rattrapages. Enfin, les pouvoirs publics ont fait des adaptations tout au long de l’année que nous avons répercutées sur notre outil informatique. Outil par ailleurs nécessaire car nous ne pouvons pas gérer manuellement 2 000 organismes et 100 000 professionnels. Ces problèmes sont en cours de correction pour 2014.

Où en est l’enregistrement des organismes ?

Il y en a 2 800 en cours d’enregistrement. Ils sont présentés pour évaluation aux commissions scientifiques au fur et à mesure. Les organismes déjà enregistrés peuvent commencer à déposer et dispenser leurs programmes de DPC même s’ils ne sont pas encore évalués, un peu comme dans la période transitoire.

Que sera 2014 pour le DPC ?

Une année de stabilisation du dispositif. Il n’y aura pas de nouveauté et pas de changement.

Notre objectif est d’augmenter le nombre de professionnels formés de 40 %. En 2013, nous avons largement dépassé notre objectif de 63 000 professionnels formés. Nous en prévoyons 106 000 en 2014.

Mais il n’y a aucune contrainte…

Chaque professionnel est acteur de sa formation. On lui apporte une démarche qu’il avait peut-être auparavant, sans s’en rendre compte. Aujourd’hui, on lui demande de la formaliser et de se dire : j’ai suivi une formation, voilà comment je vais changer ma pratique pour m’améliorer.

Les professionnels sont parfois perturbés parce que le DPC n’est pas une formation one shot de 2 jours, mais en continu sur 3 voire 6 mois avec des étapes d’évaluation cognitive et de mise en pratique. On leur demande beaucoup plus que dans une formation classique.

Le financement est-il assuré ?

Le budget 2014 a été voté par le conseil de gestion. Il a augmenté en proportion des objectifs fixés.

Comment un professionnel de santé doit-il organiser sa formation en général ?

Nous sommes les garants pour le professionnel. Nos propositions lui permettent de remplir son obligation s’il suit le programme dans son intégralité. Le DPC a l’avantage d’offrir de nombreux programmes, des programmes communs à toutes les professions, de décloisonner la ville et l’hôpital. Mais le DPC n’est pas la voie d’entrée unique de la formation !

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