Rétention des couronnes

Contexte

La résistance au descellement d’une couronne est améliorée par des facteurs tels que la surface de contact, la hauteur des parois opposées, leur convergence occlusale, la forme de résistance ainsi que les qualités rétentrices du ciment. Parfois, une couronne avec des limites, une préparation et une occlusion cliniquement acceptables peut se desceller. Le fait qu’elle puisse être rescellée avec succès sans craindre un nouveau descellement a fait l’objet de nombreux débats. Le meilleur traitement pour ces couronnes, si l’on excepte la réalisation d’une nouvelle couronne ou d’une nouvelle préparation extensive de la dent, a été recherché dans une évaluation in vitro de couronnes métalliques avec des rainures horizontales circonférentielles sur l’intrados.

Méthodes

Neuf groupes de 10 couronnes métalliques légèrement inadaptées à leur modèle positif unitaire, en métal, ont été créés. Des préparations « dentaires » optimales avaient été réalisées. Divers sillons horizontaux ont été réalisés tout autour de l’intrados et sur la surface externe du modèle positif unitaire de 8 groupes qui ont ensuite été comparés au groupe contrôle sans modification de la couronne ni du modèle positif unitaire. Les tests se sont focalisés sur la force verticale nécessaire au descellement des couronnes du modèle positif unitaire.

Résultats

La force moyenne nécessaire au descellement des couronnes dans le groupe contrôle était de 1 006 N. Comparativement, elle était de 1 626 N pour les couronnes avec un seul sillon horizontal dans l’intrados, scellées sur un modèle positif unitaire non modifié (^fig. 1). Les couronnes avec deux sillons sur un modèle non modifié nécessitaient une force de 2 039 N pour être descellées.

Le descellement d’une couronne non modifiée sur un modèle présentant un sillon nécessitait une force moyenne de 1 156 N, ce qui n’était pas significativement différent de la force nécessaire pour les échantillons du groupe contrôle. Les échantillons avec deux sillons sur le modèle et sans sillon sur l’intrados des couronnes nécessitaient une force moyenne de 1 571 N. Ils n’étaient pas aussi rétenteurs que les échantillons avec un seul sillon dans la couronne. De plus, il peut être difficile en clinique de placer deux sillons sur une dent. Faire des sillons dans la couronne et sur le modèle donnait des résultats similaires à ceux obtenus pour le groupe des couronnes avec un seul sillon sans modification du modèle, sauf quand deux sillons dans la couronne et un sur le modèle étaient réalisés, ce qui nécessitait alors une force moyenne de descellement de 1 810 N. En général, la rétention était meilleure lorsque les sillons étaient réalisés sur l’intrados de la couronne plutôt que sur le modèle.

Discussion

La mastication ne crée pas que des forces axiales sur la dent. Il y a naturellement une combinaison de forces de compression et de cisaillement. De plus, la préparation dentaire idéale peut ne pas être réalisable cliniquement. Il y a aussi d’autres forces en jeu in vivo, comme le bruxisme, le type des aliments mastiqués, la quantité de salive et le nombre de dents présentes. Ainsi, les résultats de cette étude peuvent ne pas être applicables dans des conditions in vivo. Cependant, elle a permis de montrer que placer un seul sillon sur l’intrados de la couronne permettait d’obtenir une meilleure ­rétention de celle-ci qu’avec les autres combinaisons.