HyperFIL (Parkell)
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J’ai essayé
Dans sa cartouche de 10 ml pour pistolet mélangeur, ce composite à prise duale représente une solution originale pour l’obturation en masse des cavités profondes.
Vous l’avez forcément constaté, la mode est au bulk-fill. Entendez par là, l’obturation en masse des cavités au moyen d’un composite. La technique classique consiste à polymériser plusieurs couches successives de matériau. Mais elle est chronophage et peu rentable. Alors, pour tenter d’aller plus vite en faisant aussi bien, presque tous les fabricants nous proposent des produits capables de polymériser sous forte épaisseur et d’achever en une seule, voire deux couches seulement, les obturations les plus volumineuses. Or, l’application de plusieurs couches successives n’a pas seulement pour but la polymérisation complète du matériau en profondeur. Elle sert également à compenser la contraction de prise et le stress de polymérisation.
Pour limiter ces effets délétères, qui se traduisent cliniquement par des décolorations marginales, des douleurs postopératoires, une perte d’étanchéité ou un décollement de la restauration. Les fabricants ont plus ou moins adapté la composition chimique de leurs composites. Nous avons ainsi des matériaux plus translucides, que la lumière pénètre sous forte épaisseur, contenant des résines qui se contractent moins en durcissant.
Une autre proposition, inspirée des matériaux de reconstitution corono-radiculaire à prise duale, a été faite récemment par le fabricant américain Parkell, avec son composite HyperFIL. Le produit est contenu dans une cartouche de 10 ml à double compartiment, que l’on utilise sur un pistolet ad hoc. Les embouts mélangeurs courts, noirs et opaques à la lumière, sont munis d’une petite extension coudée pour l’introduction dans les cavités. Le principe est astucieux à plus d’un titre : l’ergonomie est intéressante et la mise en place sur les dents postérieures autrement plus pratique que le prélèvement de matériau à partir d’une seringue à vis. La quantité est illimitée, contrairement à celle d’une capsule pour pistolet.
Le matériau a prise duale polymérise de lui-même quel que soit le volume de la restauration, y compris dans les zones de contre-dépouille où la lumière de la lampe accède difficilement. En pratique, l’HyperFIL se distingue par une viscosité légèrement plus élevée que celle des résines de restauration habituelles sous cette forme. Le matériau est disponible en deux teintes : universal (A2/B2) ou émail (A1/B1). C’est la première que j’ai choisie. Elle s’est révélée tout à fait satisfaisante avec un mimétisme très convenable. Ce composite peut être utilisé seul car, contrairement aux résines pour reconstitutions corono-radiculaires, il contient des charges de petite taille améliorant la résistance à l’usure et la capacité de polissage. Toutefois, le modelage avant la prise reste difficile car le matériau est quand même assez mou. Pour réduire le stress de polymérisation, l’idéal est d’attendre au moins 3 minutes (l’HyperFIL durcit de lui-même en 4 minutes) avant d’appliquer la lumière sur la couche supérieure, afin d’optimiser sa dureté.
Ce composite semble donc plutôt prometteur, tout du moins sur le plan clinique et à court terme, d’autant que son prix de revient est de 5 à 6 fois inférieur à celui de ses concurrents. Toutefois, une étude effectuée il y a 2 ans aux États-Unis par le Clinicians Research Report de Gordon Christensen, révélait, pour ce produit, un stress de polymérisation assez important par rapport à d’autres résines fluides mieux formulées.
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• Présentation pratique
• Mise en œuvre rapide
• Bon rendu esthétique
• Prix de revient compétitif
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• Stress de polymérisation encore élevé
• Sculpture occlusale impossible avant la prise
• 85 $ la cartouche de 10 ml + embouts mélangeurs