Ruban royal

Vous l'avez remarqué comme moi, les strips de mylar que l'on utilise comme matrices pour les restaurations proximales des incisives et des canines ne sont pas réellement anatomiques. Ces bandes plates ne permettent pas de reproduire correctement le galbe des surfaces dentaires. Si l'on utilise, de surcroît, un coin pour bien les appliquer au niveau cervical, on se retrouve avec une face complètement rectiligne, laissant souvent apparaître un triangle noir entre les dents. Plusieurs astuces existent pour résoudre ce problème, qui relèvent toutes du bricolage plus que de la haute technologie.

Une lacune à combler

Au niveau des dents postérieures, les matrices métalliques galbées ont depuis longtemps permis d'éviter ces écueils. Le métal est nettement plus pratique à manipuler que le plastique, surtout que les matrices transparentes sont toujours plus épaisses : pas moins de 0,05 mm, soit près du double de celles en acier les plus fines. Généralement, les matrices postérieures en plastique sont incolores, ce qui rend bien difficile leur utilisation. On les voit à peine sur le plan de travail, même si certains fabricants les marquent d'une minuscule bande de couleur pour mieux les distinguer. Il existe depuis plusieurs années des strips bleus, beaucoup plus faciles à employer bien que, parfois, leur couleur perturbe le contrôle de la teinte des composites utilisés.

Efficaces et astucieux

Forte de cette expérience, la firme américaine Garrisson, bien connue pour ses matrices sectorielles et ses anneaux écarteurs très efficaces, propose aujour­d'hui des bandes pour restaurations antérieures dotées d'un galbe propice à la reconstruction de faces proximales parfaitement anatomiques. Les BlueView VariStrips sont bleus, longs de 7 cm et d'une épaisseur de 0,05 mm. Leur largeur varie de 5 à 11 mm. Leurs deux extrémités sont plates sur 1 cm environ, ce qui permet de les introduire facilement entre les dents puis de les tirer vers l'avant, jusqu'à ce que leur hauteur coïncide avec celle de la face proximale à restaurer. Cet astucieux dispositif permet de mieux répondre aux exigences requises qu'une bande de largeur constante qui se révélerait trop ou pas assez galbée selon la situation et la taille de la dent à restaurer. Naturellement, on pourrait reprocher à ces bandes leur grande longueur car, une fois en place, elles encombrent un peu le champ de travail. D'aucuns diront que l'on peut parfaitement couper aux ciseaux le strip une fois en place pour supprimer les extrémités qui dérangent. Cela exige, naturellement, d'utiliser un instrument supplémentaire. Mais après tout, on voit mal comment s'y prendre autrement. Tout cela n'est pas bien grave : les VariStrips devancent, de loin, tous les autres systèmes beaucoup moins élaborés. Reste un point noir, qui donne le blues : leur prix qui n'encouragera pas beaucoup de praticiens à les utiliser sans modération et, surtout, à en racheter une boîte une fois la première épuisée.

PRIX DE VENTE RECOMMANDÉ

• 169 € la boîte de 100 strips

• 129 € les 50 (hors promotion)