Clinic n° 01 du 01/01/2014

 

PRESSE INTERNATIONALE

L’essentiel

Antoine VASSALLO  

Le risque de fracture radiculaire induit par les tenons en métal a conduit à la conception de tenons fibrés à coller dont le module d’élasticité est semblable à celui de la dentine. Les fractures radiculaires sont plus rares mais les défaillances du collage sont plus communes. Traditionnellement, ce sont des ciments résine autoadhésifs et à prise duale qui sont utilisés pour le scellement des tenons fibrés mais les ciments au verre ionomère (CVI) offrent plusieurs avantages...


Le risque de fracture radiculaire induit par les tenons en métal a conduit à la conception de tenons fibrés à coller dont le module d’élasticité est semblable à celui de la dentine. Les fractures radiculaires sont plus rares mais les défaillances du collage sont plus communes. Traditionnellement, ce sont des ciments résine autoadhésifs et à prise duale qui sont utilisés pour le scellement des tenons fibrés mais les ciments au verre ionomère (CVI) offrent plusieurs avantages cliniques comme celui de ne nécessiter aucun conditionnement de la dentine. Cette étude a pour but d’évaluer la résistance au descellement de tenons fibrés scellés/ collés avec différents ciments sur 3 étages de la dentine canalaire.

Matériel et méthode

Les canaux de 80 canines maxillaires humaines extraites sont traités endodontiquement et des logements radiculaires de 10 mm sont préparés pour recevoir des tenons fibrés. Les dents sont divisées en 8 groupes destinés aux différents ciments testés : un CVI modifié à la résine, 2 CVI conventionnels, 2 ciments résine à prise duale et 3 ciments résine à prise duale autoadhésifs. Aucun prétraitement du tenon ou de la dentine n’est appliqué avec les CVI et les ciments autoadhésifs à prise duale. Après scellement des tenons, chaque racine est sectionnée en 6 disques, perpendiculairement à son grand axe, dans les 3 niveaux de la racine désignés par S1 pour le cervical, S2 pour le médian et S3 pour l’apical. Les tests de descellement sont réalisés en exerçant une pression sur la tranche de tenon jusqu’à son délogement.

Résultats et discussion

Une réduction globale de la résis­tance au descellement est observée quand les ciments résine à prise duale sont utilisés (Duo-Link, Bisco ; Rely X ARC, 3M ESPE ; Variolink II, Ivoclar-Vivadent). Les résistances les plus élevées, indépendamment de la zone radiculaire, sont obtenues avec un CVI conventionnel dans la zone S3 (Luting and Lining, Br GC Corporation, Tokyo) et avec deux ciments autoadhésifs (Biscem, Bisco ; Rely X U 100, 3M ESPE). Les valeurs les plus basses sont obtenues avec un ciment résine autoadhésif à prise duale (Variolink II), dans la zone S1 et dans la zone S2 et avec un ciment à prise duale (Rely X ARC), dans la zone S3. Finalement, il n’a pas été noté d’interaction significative entre la localisation du collage dans la racine et la résistance au descellement, excepté pour le ciment Duo-Link.

L’ESSENTIEL

Dans les limites de cette étude, il peut être conclu que les ciments autoadhésifs et les CVI montrent des valeurs de résistance au descellement des tenons fibrés semblables entre elles et supérieures à celles des ciments résine à prise duale. Ces derniers procurent des forces de collage significativement inférieures à celles des autres ciments testés dans les 3 niveaux radiculaires jusqu’à devenir presque nulles dans les niveaux les plus apicaux. Ils ont un meilleur comportement dans les cavités coronaires que dans les logements pour tenons. C’est avec le ciment Duo-Link (ciment résine à prise duale) que des différences significatives ont été trouvées entre les 3 zones radiculaires (cervicale, médiane et apicale). Bien que la dentine apicale soit considérée comme défavorable pour un collage de qualité, cette étude n’a pas montré de différence significative entre les 3 niveaux de dentine radiculaire avec les CVI et les ciments résine autoadhésifs. Ces 2 ciments peuvent donc représenter un meilleur choix que les ciments à prise duale pour le collage des tenons à fibres de verre à la dentine radiculaire. Une des limites de cette étude est d’avoir été réalisée in vitro.