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La société WAM, toujours à l’affût de nouveautés originales et parfois insolites, commercialise de nouveaux tenons en fibre de verre d’une conception unique. Fabriqués en Italie, ils présentent à l’intérieur, tout du long, comme un fil d’une matière souple de couleur bleue, noyé dans la masse. Grâce à cette astuce, le concepteur affirme que l’on peut en quelques instants, retirer ses tenons pour désobturer les canaux afin d’en reprendre le traitement. Quiconque a déjà été confronté à ce problème sait à quel point la dépose d’un tenon fibré est une opération laborieuse à haut risque. Éliminer les fibres de verre sans abîmer la racine ni faire de fausse route demande de l’adresse et surtout beaucoup de temps. Sans aide optique, et j’irais jusqu’à dire sans microscope opératoire, la tâche est parfois impossible. Une fraise diamantée longue et fine sur contre-angle multiplicateur à vitesse réduite est souvent efficace, combinée à l’action d’un insert à ultrasons très étroit.

Un jeu d’enfant

Avec les Hi-Rem Post, tout cela n’est qu’un mauvais souvenir selon le fabricant. Il suffit pour s’en convaincre de visionner une vidéo sur son site Internet. Les tenons existent en deux formes cylindro-coniques légèrement différentes et une troisième de section ovale pour les canaux plats. Ils sont relativement radio-opaques, en tout cas suffisamment pour clairement distinguer, sur le cliché, l’âme centrale plus sombre, moins dense aux rayons X. Ces Hi-Rem Post sont disponibles en trois tailles, assorties aux forets correspondants. Leur forme, classique, est tout à fait anatomique et leur aspect extérieur identique à celui des produits équivalents. J’ai voulu tester la pertinence du système en collant dans le canal d’une dent extraite un tenon rouge, de 1,6 mm de diamètre dans sa partie la plus large. Une fois la prise de la résine achevée, j’ai tenté d’introduire, au niveau du minuscule point bleu apparaissant sur la tranche du tenon, une lime rotative de 30/100 comme indiqué dans la notice.

Pas si simple

La plupart des limes en nickel-titane à ma disposition ayant une pointe mousse, j’ai beaucoup peiné pour y parvenir. J’ai tout de même pu le faire avec une lime Coronal de 25/100 du système CMA. J’ai poursuivi non sans peine avec une lime rotative plus fine, mais pas beaucoup plus loin qu’un petit centimètre. Un foret de Gates m’a permis d’éliminer le cœur du tenon sur une longueur à peu près similaire, après quelques efforts soutenus et un certain échauffement dû au frottement. Finalement, j’ai remarqué, sous l’objectif du microscope opératoire, que la partie apicale du tenon ne présentait plus du tout de trace bleue sur la tranche, rendant impossible la pénétration de quelque instrument que ce soit. Finalement, j’ai stoppé là mes investigations, constatant que dans l’unique cas que j’avais expérimenté, le résultat annoncé dans le prospectus n’était pas vraiment au rendez-vous. Les tenons en eux-mêmes, de très bonne qualité apparente, m’ont semblé au-dessus tout soupçon. Les formes ovales, plutôt rares, m’ont paru tout à fait intéressantes pour la reconstitution des prémolaires supérieures ou des molaires inférieures dont les racines plates sont souvent fragiles. Mais l’argument de la dépose facile reste tout de même assez discutable.