LA FORMATION EN EUROPE
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Une enquête sur les formations en Europe révèle que 1 étudiant sur 10 peut obtenir son diplôme de chirurgien-dentiste sans avoir jamais pratiqué un seul acte sur patient. Cette enquête a été réalisée en 2016 auprès de 964 étudiants en chirurgie dentaire de 19 pays de l’Union européenne, par l’European Dental Students Association (EDSA). Menée par Marco Mazevet, elle a fait l’objet de sa thèse d’exercice intitulée Évaluation de la pratique clinique dans le cursus...
Une enquête sur les formations en Europe révèle que 1 étudiant sur 10 peut obtenir son diplôme de chirurgien-dentiste sans avoir jamais pratiqué un seul acte sur patient. Cette enquête a été réalisée en 2016 auprès de 964 étudiants en chirurgie dentaire de 19 pays de l’Union européenne, par l’European Dental Students Association (EDSA). Menée par Marco Mazevet, elle a fait l’objet de sa thèse d’exercice intitulée Évaluation de la pratique clinique dans le cursus des études en odontologie au sein de l’Union européenne, soutenue à l’université de Rennes 1 sous la direction du Dr Anne Dautel.
L’enquête montre aussi que lorsque des actes sont pratiqués, leur fréquence est très hétérogène selon les facultés. Il n’existe pas de seuil minimum de réalisation d’actes cliniques à l’échelle européenne. Et certains actes de la pratique quotidienne sont si peu réalisés que l’objectif de compétence ne semble pas pouvoir être « raisonnablement atteint », constate l’auteur. Et de donner quelques exemples parlants : un tiers des étudiants n’a jamais réalisé de prothèse fixée, un autre tiers n’aurait jamais prescrit de traitement médicamenteux en fonction de l’historique médical du patient et la moitié des étudiants n’a jamais réalisé de retraitement endodontique ou de gestion d’un traumatisme en denture temporaire. Marco Mazevet conclut l’étude en émettant « des inquiétudes… vis-à-vis de la sécurité des patients ». En l’état, la directive (2005/36 EC amendée par la 2013/55 /EC) qui régule la formation initiale en Europe « ne permet pas de garantir une formation homogène en Europe », remarque Marco Mazevet qui appelle à une modernisation de la législation européenne, telle que proposée depuis 2014 par le Conseil européen des dentistes (CED) et l’Association for Dental Education in Europe (ADEE), « pour éviter une crise sanitaire, dont les symptômes se manifestent déjà dans plusieurs États. »