Rien ne l’arrête

Les nouveaux silicones à empreinte se font de plus en plus rares, à mesure que les grands fabricants axent leur communication sur les méthodes d’enregistrement numérique. Quelques importateurs intrépides tentent pourtant de mettre sur le marché français des matériaux peu connus chez nous, mais qui ont fait leurs preuves sur d’autres continents. C’est le cas de la société Adent, installée dans l’Aisne (02), qui vend le silicone Splash!® Max de la société américaine DenMat.

Quatre viscosités disponibles

L’illustration qui figure sur l’emballage est audacieuse pour un produit dentaire : on y voit, sur fond noir, quatre jets de pâte orange vif, verte, bleue et violette qui évoquent une fluidité extrême. La gamme de silicones proposée est assez large puisqu’elle offre deux viscosités élevées (heavy et medium) en cartouche de 360 ml pour malaxeur automatique et deux fluides en cartouche de 50 ml. C’est l’extra-lite body que j’ai essayé ici, sur les conseils de l’importateur, lui-même chirurgien-dentiste. De fait, ce matériau très souple correspond bien à mes habitudes de travail, avec une fluidité parfaite, mais pas excessive comme le laisserait à penser sa dénomination. Les couleurs de l’emballage correspondent aux différents produits disponibles : l’extra-lite est orange vif, presque rouge très flashy, le lite est vert, le medium est bleu et le heavy est violet. À l’usage, le matériau s’extrude très confortablement de la canule de mélange, sans la moindre résistance, et ne coule pas non plus outre mesure sur les préparations qu’il enveloppe rapidement sans effort. Je l’ai utilisé en double mélange, combiné à un heavy d’une autre marque pour malaxeur automatique. Afin de ne pas me sentir gêné et limité dans mes utilisations, j’ai préféré choisir le temps de prise de plus long possible pour ce matériau.

Il va partout

Le fabricant propose, pour chaque viscosité, deux temps de prises : 2 minutes 15 et 4 minutes 30. Honnêtement, je pense que ce choix n’est pas très judicieux : le plus court est vraiment trop court et ne peut se concevoir que pour des enregistrements unitaires, et encore à condition d’avoir une aide opératoire très efficace au fauteuil. Le second permet de couvrir tous les besoins, de la prothèse unitaire à l’enregistrement de plusieurs éléments éventuellement répartis sur toute l’arcade. Il est tout de même un tout petit peu long pour les cas simples. Mais après tout, 30 secondes d’attente de plus ou de moins ne sont pas si insupportables que cela pour le praticien comme pour le patient. Car, pour rendre les choses un peu moins désagréables, le fabricant a eu l’heureuse idée de généreusement parfumer son produit, dont l’odeur fraîche de fruits s’exhale immédiatement et dure longtemps après le retrait de l’empreinte de la bouche. Jusque-là, tout était sympathique et irréprochable. Mais c’est en voyant les résultats que la surprise est encore plus grande : une qualité d’enregistrement des détails les plus fins, même en présence d’une légère humidité au niveau du sulcus, proprement sidérante. Je ne pense pas avoir vu, ou si rarement, une telle qualité avec un silicone, moi qui me suis depuis longtemps, et pour cette raison, converti aux polyéthers. Une magnifique surprise donc, à peine tempérée par l’aspect luisant de ce matériau qui nuit légèrement à sa lisibilité, à l’heure où de plus en plus de grandes compagnies proposent des élastomères d’aspect mat après la prise pour faciliter la numérisation des empreintes grâce à l’absence de reflets.