PRESSE INTERNATIONALE
L’ESSENTIEL
Selon une étude, 43 % des patients porteurs d’une prothèse fixée sur implants se plaindraient de bourrages alimentaires entre elle et les dents naturelles adjacentes, et plus particulièrement celle située sur son côté mésial. L’implant étant ankylosé dans l’os, cette perte de contact serait due à une migration de la dent naturelle adjacente mésiale vers le milieu de l’arcade. L’objet de cette étude est de mesurer la valeur des points de contact entre des prothèses...
Selon une étude, 43 % des patients porteurs d’une prothèse fixée sur implants se plaindraient de bourrages alimentaires entre elle et les dents naturelles adjacentes, et plus particulièrement celle située sur son côté mésial. L’implant étant ankylosé dans l’os, cette perte de contact serait due à une migration de la dent naturelle adjacente mésiale vers le milieu de l’arcade. L’objet de cette étude est de mesurer la valeur des points de contact entre des prothèses implantaires fixées et des dents naturelles adjacentes le jour de la pose des prothèses, au bout de 3 mois et 1 an postopératoires, pour évaluer les changements survenus sur la valeur de ces contacts.
L’étude porte sur 18 patients porteurs d’un implant unitaire en position de première molaire mandibulaire mis en place entre juin 2012 et juin 2013 et sur lequel une couronne a été fixée 4 à 5 mois plus tard, par scellement ou par transvissage. La valeur des points de contact est mesurée en mésial et en distal de chaque prothèse implantaire à l’aide d’un système personnalisé de mesure de pression de contact. Trois mesures sont réalisées sur chaque site pour en tirer une valeur moyenne. Elles sont effectuées juste après la mise en place de la couronne implantaire (T0), puis au bout de 3 mois (T1) et de 1 an (T2). Des mesures sont également prises à T2 entre les autres dents mésiales du même quadrant pour servir de contrôle.
Au temps T0, les points de contact entre les prothèses implantaires et les dents adjacentes sont délibérément établis de façon plus serrée que ceux entre dents naturelles. Des analyses multivariées montrent que les points de contact entre couronnes implantaires et dents adjacentes diminuent entre T0 et le temps T1 alors qu’il n’y a pas de différence significative entre T1 et T2. À T2, le point de contact distal est plus serré que le mésial. Au troisième mois de suivi, la force des contacts entre couronnes implantaires et dents naturelles adjacentes, volontairement importante au début, se réduit significativement et atteint généralement le niveau des contacts entre dents naturelles. En fait, l’établissement délibéré d’un point de contact d’une force élevée n’a pas d’effet positif sur sa préservation à long terme dans le cas d’une couronne implantaire adjacente à une dent naturelle car l’excès de pression proximale agit comme une force orthodontique sur la dent naturelle en provoquant sa migration. ?
Les points de contact diminuent significativement en distal et en mésial des prothèses fixées implantaires adjacentes à des dents naturelles. Les réductions les plus importantes surviennent dans les 3 mois suivant la mise en place des couronnes. Même les points de contact établis avec une forte pression au moment de leur mise en place sont instables et s’affaiblissent en moins de 3 mois. À long terme, la perte de contact est plus importante du côté mésial que du côté distal. La perte progressive de contact entre les prothèses fixées implantaires et les dents naturelles adjacentes est irréversible. Ce phénomène biologique débute dès la mise en place des couronnes et se poursuit avec le temps. Au moment de l’établissement du plan de traitement, une communication adéquate est nécessaire sur ce point entre praticien et patient. Des restaurations implanto-portées réversibles comme les couronnes transvissées sont recommandées pour permettre le rétablissement ultérieur de points de contact adéquats. Les instructions d’hygiène buccale insisteront sur l’utilisation de fil dentaire spécialement dans l’espace proximal mésial. Un suivi postopératoire régulier est crucial car une croissance cranio-faciale peut survenir insidieusement.