Ergonomie
La pédale est utilisée pour déclencher la plupart des instruments rotatifs.
Historiquement, cette pédale était mécanique et servait à entraîner la courroie du « tour à ficelle ». Cela engendrait une position anti-ergonomique, debout, en équilibre sur un pied.
L’électronique a permis de s’affranchir de ce système archaïque mais l’habitude a fait conserver cette pédale pour le déclenchement des instruments rotatifs.
Certaines marques ont choisi le...
La pédale est utilisée pour déclencher la plupart des instruments rotatifs.
Historiquement, cette pédale était mécanique et servait à entraîner la courroie du « tour à ficelle ». Cela engendrait une position anti-ergonomique, debout, en équilibre sur un pied.
L’électronique a permis de s’affranchir de ce système archaïque mais l’habitude a fait conserver cette pédale pour le déclenchement des instruments rotatifs.
Certaines marques ont choisi le déclenchement au doigt sur le contre-angle d’endodontie par exemple, mais la pédale peut s’avérer pratique pour éviter de contrarier la saisie du contre-angle ou de la turbine.
Afin de savoir quel système est le plus ergonomique, il faut étudier la biomécanique humaine lors du mouvement effectué.
Pour le système de poussée latérale, le mouvement est une rotation du genou afin d’orienter le pied d’un côté ou de l’autre. L’amplitude disponible est faible, de 25° de rotation latérale et 15° de rotation médiale, sachant qu’il existe de grandes variabilités selon les sujets. On se retrouve alors rapidement dans des amplitudes maximales. Les muscles sollicités pour ce mouvement sont les ischio-jambiers, dont le rôle principal est la flexion du genou, la rotation n’ayant qu’un rôle accessoire donc fatiguant pour ces muscles. Il y a une compensation du pied par, entre autres, les muscles fibulaires (face externe du mollet) et de la hanche par les adducteurs. Faire ce mouvement demande de prendre appui sur le talon et de soulever la plante du pied, puis de maintenir une contraction isométrique avec des muscles physiologiquement faits pour le travail isotonique. C’est donc fatiguant. De plus, l’axe de rotation de la pédale est opposé à celui du genou (fig. 1). En tournant le pied, on perd le contact avec la pédale, il faut donc soulever le talon pour avancer son pied en même temps. Inadapté.
Pour le système d’appui vertical (principe de la pédale d’accélérateur d’une automobile), le mouvement est une flexion dorsale ou plantaire de la cheville. L’amplitude disponible est grande, environ 45° de flexion dorsale et 45° de flexion plantaire, ce qui permet de rester dans un secteur de confort. Plusieurs muscles sont sollicités. D’abord le triceps sural pour l’appui, qui est un muscle extrêmement puissant puisqu’il nous permet de sauter. C’est aussi un muscle majoritairement à fibres adaptées au travail isométrique (statique). Les autres muscles sollicités sont les releveurs du pied. Ils sont plus faibles donc il ne faut pas qu’ils soient contractés trop fort ou trop longtemps.
Il est nécessaire que la pédale ait une certaine résistance afin que vous puissiez poser votre pied sans qu’elle s’enfonce. Vous ne devez pas soutenir votre pied avec vos releveurs entre deux phases de travail.
Cette pédale doit être légèrement relevée comme un accélérateur, elle ne doit pas être plate. Assis, lorsque vous avancez votre pied, il se crée une flexion plantaire, vous avez moins d’amplitude disponible pour appuyer avec la pointe du pied. Il faut donc que la pédale soit relevée d’une vingtaine de degrés vers le haut afin que votre pied au repos soit toujours à 90° par rapport à votre tibia (fig. 2). Vous pourrez alors appuyer sur la pédale sans fatigue.
Peu importe, c’est une question de coordination. En revanche, la pédale peut être fixe, donc toujours au bon endroit, ce qui évite les manipulations intempestives. Lors du travail à midi, elle sera à l’opposé des pieds de l’assistante, le travail à 9 heures n’étant de toute façon pas adapté à l’ergonomie comme cela a été vu dans Clinic en décembre 2015.
La pédale à appui vertical est donc la plus adaptée. Si les constructeurs automobiles ont choisi ce système à l’unanimité, ce n’est pas par hasard !