Au train où l’informatique évolue, il est possible de se demander combien de temps encore nos ordinateurs vont encombrer nos bureaux.
Depuis quelques années, en fait depuis la diffusion massive des ordiphones, l’image de l’informatique est de moins en moins associée à celle de l’ordinateur. L’usage de l’Internet en mobilité a modifié notre rapport à l’information avec des conséquences notables sur notre vie de tous les jours. Dans le domaine de la musique, de la photographie, du cinéma ou de la télévision, la migration vers le numérique est générale, au point que mobilité et dématérialisation des supports aidant, CD et autres DVD seront bientôt des antiquités.
Dans notre profession, les dernières innovations vont dans le même sens et annoncent peut-être une évolution majeure dans le traitement de l’information. Plusieurs logiciels comme Visiodent (1) ou Julie (2) intègrent l’usage des nouveaux outils de communication avec des services comme la consultation des fiches patients ou de l’imagerie, la signature électronique du devis et du consentement éclairé ou la saisie du questionnaire médical. Mais c’est d’avantage avec la migration des données dans le nuage (cloud computing) qu’il faut attendre des changements. L’agrément par le ministère de la Santé d’hébergeurs garantissant aux professionnels et à leurs patients un stockage sécurisé des dossiers médicaux a permis à la plupart des éditeurs de proposer des services de sauvegarde de données à distance, ainsi que la consultation ou la gestion de l’agenda en ligne.
Mais à partir du moment où les données sont accessibles sur l’Internet, pourquoi, au lieu de créer des passerelles pour diverses applications, ne pas utiliser des solutions entièrement en ligne ? Le dentaire avait été précurseur il y a plus de 10 ans avec le logiciel Dental-on-Line. L’offre n’eut pas de lendemain. Apparue trop tôt, alors que le haut débit n’était ni aussi performant ni aussi répandu qu’aujourd’hui, et fondée sur une gestion à distance des services mais pas des données, cette offre n’a pas rencontré son public. Aujourd’hui, les conditions semblent réunies pour de telles solutions. Dans le domaine médical, ce type d’offre se développe rapidement (3) et le groupe Dentalvia-Medilor propose, avec e.cooDentist, la première solution complètement en ligne pour les cabinets dentaires (4). Avec ce produit, les données sont accessibles à travers un navigateur Internet depuis un ordinateur PC ou Mac, une tablette, un ordiphone, partout où un accès au réseau est disponible. Pour l’instant, seul le navigateur Google Chrome est supporté, ce qui limite, pour les tablettes et les téléphones, l’usage aux appareils sous Android. Les données ainsi que le logiciel étant chez le prestataire, il n’y a ni sauvegarde ni mise à jour à faire. L’abonnement au service est individuel et le nombre de postes illimité. Vous pouvez choisir d’utiliser une tablette pour communiquer avec le patient ou pour installer facilement un écran au fauteuil.
Avec la multiplication des contraintes réglementaires (traçabilité) et administratives (télétransmission, CCAM, généralisation du tiers payant), le développement des logiciels devient d’une grande complexité et leur mise à jour un défi permanent. De plus en plus, la viabilité des sociétés éditrices sera conditionnée à un volume suffisant de clients et à un financement régulier, entraînant probablement dans ce secteur un processus de concentration. Dans ce contexte, la souscription d’un abonnement plutôt que l’achat d’une licence est une solution qui garantit sécurité au fournisseur et liberté au praticien. À condition bien entendu de veiller à rester maître de ses données.
(1) Visiodent Ligne 500 : https://www.visiodent.com/logiciel-l500/
(2) Julie-tab : http://www.julie.fr/julie-tab
(3) Buzz Médecin : http://comparatif-logiciels-medicaux.fr/tests/Tableau-log-en-ligne-maj-2016.pdf
(4) e.cooDentist : http://www.ecoodentist.com/logiciel-dentaire-presentation/