De bouche à oreille
Chères consœurs, chers confrères. Ce mois-ci, je ne résiste pas au plaisir de partager avec vous le texte de la lettre que j’ai adressée aux services de la CPAM qui me réclamaient un « indu ».
Mesdames, Messieurs
Je viens de recevoir une intéressante lettre de vos services. Intéressante pour deux raisons :
• primo, elle prouve que vous contrôlez de près l’utilisation de l’argent de la CPAM, qui est notre argent. En tant que contributeur...
Chères consœurs, chers confrères. Ce mois-ci, je ne résiste pas au plaisir de partager avec vous le texte de la lettre que j’ai adressée aux services de la CPAM qui me réclamaient un « indu ».
Mesdames, Messieurs
Je viens de recevoir une intéressante lettre de vos services. Intéressante pour deux raisons :
• primo, elle prouve que vous contrôlez de près l’utilisation de l’argent de la CPAM, qui est notre argent. En tant que contributeur important au travers de mes cotisations URSSAF et de celles de mes salariés, je vous en remercie. Il serait facile de chipoter sur les délais que cela vous a demandé, car faire le point en 2016 des prestations versées en 2014 pourrait sembler un peu lent, mais soyons tolérants. Il faut savoir encourager les bonnes volontés. Et puis, ces délais prodigieux sont sans doute inhérents à une institution qui a toujours su allier la prudence à la réflexion ;
• secundo, d’un point de vue philosophique, elle est même captivante : après nous avoir demandé de prendre à notre charge une grande partie du traitement des feuilles de soins au travers de la télétransmission (laquelle a fini, je le reconnais, par fonctionner mais après combien de déboires…), vous voulez désormais nous faire supporter le poids des erreurs de vos services.
En effet, si je reprends les termes de votre courrier, vous avez remboursé deux fois des patients, du fait que vos services n’ont pas détecté en temps et en heure les erreurs informatiques qui ont entraîné ces doubles règlements. Il me semble que si l’informatique peut, 2 ans après les faits et alors que nous avons perdu toute trace de ces télétransmissions dans les logiciels de nos cabinets, mettre en exergue des problèmes financiers aussi bénins, la même informatique aurait sans doute pu les détecter en temps réel… et éviter à la CPAM de régler deux fois !
Mais ce qui est fait est fait, je compte sur vous pour corriger ce bug à l’avenir. Vos services informatiques ont récemment fait la preuve de leur compétence lors du passage à la CCAM, je ne doute pas qu’ils pourront, dans un avenir proche, faire en sorte que de tels problèmes soient détectés et corrigés en temps réel. Je ne recevrai donc sans doute pas d’autre courrier de ce type avant mon départ à la retraite.
Toutefois, à la lecture attentive de ce courrier, je constate que vos services ont fait une erreur et que vous connaissez les noms et les adresses des personnes qui ont bénéficié de vos largesses. Je vous suggère donc de les contacter afin qu’elles vous rendent l’argent qu’elles ont indûment perçu. Dans l’attente d’échanger avec vous, Mesdames, Messieurs, je vous prie d’agréer mes salutations les plus respectueuses.