Clinic n° 05 du 01/05/2016

 

PRESSE INTERNATIONALE

L’ESSENTIEL

Antoine VASSALLO  

Les prothèses amovibles complètes (PAC) au maxillaire peuvent dégager la voûte palatine quand elles sont stabilisées par des implants. Elles nécessitent au moins 4 implants reliés par une barre car la qualité et la quantité de l’os sont souvent compromises. Dans le cas de 4 implants, il faut 1 à 3 cavaliers en métal ou en plastique pour assurer la stabilisation. La fracture de la prothèse est une des complications les plus fréquentes. Pour la prévenir, il est préférable de...


Les prothèses amovibles complètes (PAC) au maxillaire peuvent dégager la voûte palatine quand elles sont stabilisées par des implants. Elles nécessitent au moins 4 implants reliés par une barre car la qualité et la quantité de l’os sont souvent compromises. Dans le cas de 4 implants, il faut 1 à 3 cavaliers en métal ou en plastique pour assurer la stabilisation. La fracture de la prothèse est une des complications les plus fréquentes. Pour la prévenir, il est préférable de renforcer la prothèse par une structure métallique par exemple. Cette étude a pour but d’examiner les effets des matériaux qui composent les cavaliers sur les contraintes subies par la base d’une PAC sans palais.

Matériel et méthode

L’étude est conduite selon la méthode des éléments finis sur un modèle créé par ordinateur d’une arcade maxillaire édentée avec sa muqueuse. Une PAC en résine sans palais est simulée. Elle est stabilisée par une barre sur 4 implants et des cavaliers en or platiné ou en plastique de 5 mm de long. Les implants sont situés en position bilatérale d’incisives latérales et de premières prémolaires. Les cavaliers sont disposés selon 4 schémas : 3 cavaliers en plastique (MP-Clip, Cendres + Métaux SA), 1 cavalier en plastique, 3 cavaliers en métal (Cendres + Métaux SA) et 1 cavalier en métal. Une force verticale de 50 N est appliquée sur la base en résine autour des extrémités de la barre. Les mesures de mise en charge sont réalisées à l’aide de jauges de contrainte reliées à un ordinateur et fixées sur les versants vestibulaires et palatins de la base en résine en regard des extrémités des 3 cavaliers.

Résultats et discussion

Les résultats confirment ceux de précédentes études : les cavaliers en plastique réduisent les contraintes sur la base en résine mieux que ceux en métal. Ils suggèrent ainsi une solution potentielle aux fréquentes fractures des PAC maxillaires stabilisées par implants. Mais cette étude examine les contraintes exercées par une charge verticale alors qu’en bouche, les forces occlusales sont plus complexes et sont associées à d’autres éléments pouvant favoriser la fracture (faible épaisseur de la base, fatigue des matériaux…). Les contraintes les plus importantes sont observées à la surface de la résine autour des extrémités des cavaliers. L’utilisation d’un unique cavalier est plus fragilisante par rapport au schéma à 3 cavaliers.

L’ESSENTIEL

Une prothèse amovible complète en résine sans recouvrement palatin et stabilisée par 4 implants requiert probablement des renforcements de sa base autour des extrémités de chaque cavalier. Chacune de ces extrémités rigides constitue en effet un point de flexion de la résine et les contraintes qui y sont concentrées peuvent conduire à la fracture de la base. Dans les limites de cette étude réalisée par la méthode des éléments finis, il peut être conclu que la répartition des contraintes dans une PAC maxillaire stabilisée par des cavaliers est affectée par la nature des matériaux de ces cavaliers et par leur nombre. La contrainte autour des cavaliers en plastique est moins importante que celle autour des cavaliers en métal. Ceux en plastique peuvent, grâce à leur élasticité et leur pouvoir d’absorption des charges, prévenir les fractures de la résine mieux que les cavaliers en métal. Un cavalier unique est plus fragilisant que 3 cavaliers. Cependant, les fractures des PAC maxillaires stabilisées par implants surviennent généralement à cause de nombreux facteurs ajoutés dont l’intensité des forces occlusales, l’épaisseur de la base en résine, la fatigue mécanique accumulée par les matériaux et une résorption osseuse marquée.