GACD
ACTU
Que fera le prothésiste dentaire d’ici 10 à 15 ans ? Il aura quitté sa fonction manuelle pour faire de la conception sur un écran d’ordinateur. Armand Stemmer, président du GACD, en est tellement convaincu qu’il a pris le virage il y a 5 ans. Deux ingénieurs sont recrutés pour concevoir une usineuse qui fonctionne maintenant depuis 3 ans. Et la société Lycra est créee pour « accompagner les acteurs du dentaire dans leur passage au numérique. » Car mis à part pour...
Que fera le prothésiste dentaire d’ici 10 à 15 ans ? Il aura quitté sa fonction manuelle pour faire de la conception sur un écran d’ordinateur. Armand Stemmer, président du GACD, en est tellement convaincu qu’il a pris le virage il y a 5 ans. Deux ingénieurs sont recrutés pour concevoir une usineuse qui fonctionne maintenant depuis 3 ans. Et la société Lycra est créee pour « accompagner les acteurs du dentaire dans leur passage au numérique. » Car mis à part pour les technophiles de la profession, ce passage au numérique n’est « pas une démarche simple », observe le directeur général de Lyra, Michaël Ohana.
Comment cet accompagnateur ou « intégrateur du numérique » dans les cabinets dentaires et les laboratoires de prothèses conçoit la création d’une prothèse à l’avenir ? De la façon suivante : le dentiste envoie une empreinte numérique au prothésiste qui la modélise sur son ordinateur avant de l’expédier à l’usineuse installée chez le praticien. La voie a déjà été ouverte par des concepteurs étrangers (Sirona, Carestream…). Les États-Unis, l’Allemagne, l’Autriche ou encore la Suisse sont les pays où la percée du numérique est la plus importante : de 15 à 20 % des praticiens sont équipés. En France, « on sent l’intérêt mais ce n’est pas encore la vague d’achat », constate Armand Stemmer. Et « il reste du chemin à parcourir ». En particulier le fait de convaincre les prothésistes que leur métier est maintenant celui d’un prothésiste designer, assure-t-on chez Lyra.
Les craintes face aux nouveaux outils sont fortes. Et si les chirurgiens-dentistes grillaient les étapes et se passaient de leurs prothésistes ? Et si des industriels se transformaient en vendeurs de prothèses ? Des craintes balayées par les responsables de Lyra. « Si les prothésistes deviennent des “pros” du numérique, le dentiste aura vraiment intérêt à passer par eux car ils auront une productivité, un savoir-faire et une expertise tels que, même si certains praticiens font un peu de design, cela restera marginal. Et puis, il y aura toujours les cas complexes. » Et Armand Stemmer d’affirmer : « Refuser d’entrer dans le numérique, c’est perdre son emploi dans les 10 ans. » Lyra se défend de vouloir se substituer aux laboratoires de prothèses. La société dispose d’une petite équipe de 3 ou 4 prothésistes à Paris et une autre à Sallanches. Son but, selon ses responsables, n’est pas de produire mais de diffuser le numérique au sein des laboratoires. Aujourd’hui, Lyra revendique la place de seul fabricant français d’usineuses en cabinet et de seul « intégrateur » de numérique technologique dentaire.