Clinic n° 04 du 01/04/2016

 

PRESSE INTERNATIONALE

L’ESSENTIEL

Les prothèses dentaires amovibles sont généralement en résine, seule ou avec un châssis métallique. Une combinaison de moyens chimiques et mécaniques est souvent recommandée pour les nettoyer. Ces méthodes peuvent être agressives et risquent potentiellement d’endommager les matériaux prothétiques. Le but de cette étude in vitro est de déterminer l’action antimicrobienne et antifongique des agents de nettoyage les plus courants ainsi que leur compatibilité avec les...


Les prothèses dentaires amovibles sont généralement en résine, seule ou avec un châssis métallique. Une combinaison de moyens chimiques et mécaniques est souvent recommandée pour les nettoyer. Ces méthodes peuvent être agressives et risquent potentiellement d’endommager les matériaux prothétiques. Le but de cette étude in vitro est de déterminer l’action antimicrobienne et antifongique des agents de nettoyage les plus courants ainsi que leur compatibilité avec les matériaux prothétiques.

Matériel et méthode

Un alliage cobalt-chrome (CoCr), de l’acier inoxydable pour fils orthodontiques, trois matériaux pour brasage, une résine thermopolymérisable et une résine autopolymérisable sont testés dans cette étude, par trempage seul ou par trempage et brossage associés. Des comprimés nettoyants effervescents (Polident, GlaxoSmithKline) sont dissous dans de l’eau pour un trempage des prothèses. Des bains de bouche et de l’alcool isopropylique sont également testés ainsi que des produits ménagers comme de l’eau de Javel, des savons liquides, du vinaigre, du liquide vaisselle, du sel, du bicarbonate de sodium et du vinaigre. Les méthodes mécaniques comprennent généralement un brossage à l’eau, à la pâte dentifrice ou au savon. Les effets sur les surfaces sont évalués au microscope électronique à balayage et au profilomètre. L’activité antibactérienne et antifongique des produits est testée avec des souches de micro-organismes généralement présents sur les prothèses.

Résultats et discussion

Les surfaces en résine sont significativement endommagées par le bain de bouche à base d’alcool (Listerine Original, Johnson and Johnson) et par l’alcool isopropylique. Elles sont faiblement affectées par l’eau de Javel. Elles sont rayées par le brossage avec une pâte dentifrice. Elles sont compatibles, comme les autres matériaux testés, avec le vinaigre et le savon qui, comme le bicarbonate de sodium, sont malheureusement inefficaces contre les microbes. L’alliage CoCr est relativement compatible avec la Listerine Original mais est piqueté par l’eau de Javel. Les brasures à l’argent sont endommagées (rugosités et porosités) par ces deux produits. Excepté ces brasures, tous les matériaux sont compatibles avec les comprimés effervescents qui sont efficaces en 5 minutes contre tous les micro-organismes. L’eau de Javel est très efficace contre les microbes. La pâte dentifrice n’est pas efficace contre Candida albicans.

L’ESSENTIEL

Selon les résultats de cette étude in vitro, seuls les comprimés effervescents de nettoyage, l’eau de Javel, l’alcool isopropylique, le bain de bouche Listerine Original et celui à la chlorhexidine sont efficaces contre les micro-organismes des prothèses. Parmi ces traitements, seuls les comprimés effervescents et les bains de bouche à la chlorhexidine sont raisonnablement compatibles avec les matériaux prothétiques. La résine est fortement endommagée par l’alcool isopropylique et le bain de bouche Listerine Original mais elle l’est beaucoup moins par l’eau de Javel. La résine autopolymérisable est plus atteinte que la thermopolymérisable. Les brasures, fortement affectées par ces nettoyants, devraient éviter les métaux vils. L’eau de Javel est incompatible avec les composants métalliques des prothèses. Un savon, un liquide vaisselle, plusieurs bains de bouche sans chlorhexidine, le sel de table, le bicarbonate de sodium et le vinaigre sont inefficaces contre les micro-organismes habituels des prothèses. Les pâtes dentifrices contiennent des particules abrasives qui entraînent une perte significative de matériau de la surface des prothèses amovibles. Elles créent des rayures susceptibles de retenir les colorants et les micro-organismes.