Pour pouvoir soigner ses patients anxieux dans les meilleures conditions, Georges Afota, installé à Nice, a porté son attention sur tout l’environnement du soin, sur son attitude et celle de son assistante. Il propose aussi diverses solutions qui favorisent la détente. Trucs et astuces.
Tout se joue dès le départ, au téléphone, à la façon dont l’assistante présente le cabinet au moment de la prise de rendez-vous. Il faut rassurer les personnes qui ont du mal à prendre rendez-vous, leur expliquer que le praticien n’effectuera qu’un bilan de la bouche.
Une fois dans le cabinet, la salle d’attente peut être un sas de décompression pour le patient, mais aussi de compression si l’attente est trop longue. Il ne faut donc pas que le patient s’y éternise. Le temps d’attente ne doit pas excéder 10 minutes. Au-delà, l’angoisse monte.
L’assistante tient un grand rôle. Et tout l’environnement du cabinet est important. Je fais attention au bruit de la turbine et au stress que peut générer le téléphone. La musique plaît à certains, pas à d’autres. Je leur propose donc d’apporter leurs propres airs. Je fournis des lunettes ambrées sans monture pour se protéger de la lumière. J’essaye aussi de camoufler l’odeur de clou de girofle en utilisant des diffuseurs d’arômes différents. Je privilégie des blouses de couleur comme le bleu ciel ou le bleu lavande.
Lors du premier rendez-vous, je fais une radiographie panoramique si elle s’avère médicalement justifiée, je rédige un bilan puis j’explique à mon patient les moyens mis à sa disposition pour lui délivrer des soins indolores.
C’est au cours du second rendez-vous que nous découvrons ensemble sa bouche. Je laisse le patient s’exprimer sur ce qu’il voit. Je ne lui dis pas ce qui ne va pas, c’est lui qui le découvre par l’intermédiaire du miroir ou de la caméra. Mais la caméra n’est pas toujours l’outil idéal. Dans certains cas, le film peut affoler le patient. Je pose aussi des questions sur la sensation de froid, les saignements de gencive, le sommeil… C’est une étape importante.
Je dispose d’un fauteuil massant dans une salle de soins (qui ne sert pas aux soins). Cela me permet de discuter tranquillement avec le patient tandis qu’il bénéficie d’un massage relaxant. Je peux aussi lui montrer un petit film sur le cabinet ou expliquant le soin à réaliser.
Pour les patients qui sont vraiment très stressés, je propose un Atarax, ou du MEOPA (mélange équimolaire d’oxygène et de protoxyde d’azote). Je propose aussi une séance avec hypnose. J’ai suivi une petite formation mais je ne pratique pas. J’ai recours aux services d’un ostéopathe qui pratique l’hypnose et qui exerce sur le même palier que moi.
Je traite l’anxiété des enfants différemment. Avec eux, le « dire, montrer, faire » marche très bien. Avant d’effectuer un acte, par exemple traiter une dent de lait noire, je prends un moulage en plâtre et effectue le soin sur ce moulage. Ensuite, j’incite l’enfant à réaliser la même chose. C’est très efficace.
Il faut faire très attention aux personnes qui sont dans le cabinet pendant la séance. Je ne laisse un enfant de la même fratrie assister à la séance que lorsque les soins sur son frère ou sa sœur sont déjà bien engagés et que tout se passe bien. La présence de la mère est parfois bénéfique, parfois non, en particulier quand elle communique son inquiétude à son enfant. Dans ce cas, je lui demande de sortir.
Je fais aussi un peu de prestidigitation. Cela détend l’atmosphère et me permet de proposer à l’enfant de faire lui-même le tour de prestidigitation lors de sa prochaine visite. En général, c’est motivant !