SonicFill™ 2 (Kerr)
NOUVEAUX PRODUITS
J’ai essayé
Ce composite aux propriétés uniques s’est encore amélioré. De quoi redécouvrir un produit attachant mais encore confidentiel, au mode de délivrance très spécial.
Le SonicFill™ a été récemment remplacé par une nouvelle version améliorée, en vente depuis la fin de l’année dernière. C’était l’occasion pour moi de réévaluer ce produit totalement unique dans notre univers professionnel. Fruit de la collaboration entre Kerr et KaVo désormais unis dans le giron du groupe international Danaher, ce composite bulk fill est conditionné dans des capsules de 0,3 g que l’on installe sur une pièce à main spécifique branchée sur le raccord Multiflex® de la turbine. Cet appareil, dérivé du détartreur à air SonicFlex™, génère des vibrations de haute fréquence permettant de fluidifier puis d’extruder le matériau au travers de l’embout finement courbé de la capsule.
Le SonicFill™ photopolymérise sur une épaisseur de 5 mm. Il a été conçu pour obturer en une seule passe des cavités profondes et volumineuses. Il est disponible en 4 teintes, certes un peu translucides mais tout à fait acceptables dans les secteurs postérieurs. Assez fluide à l’insertion, il se fige rapidement et permet un modelage aisé des reliefs cuspidiens. Le nouveau SonicFill™ 2 reprend l’essentiel des caractéristiques de son prédécesseur, avec deux modifications touchant à la manipulation et à l’esthétique. La première est une moindre réactivité à la lumière ambiante qui autorise un temps de travail plus confortable. J’avoue ne jamais avoir été gêné, ou si rarement, par la prise prématurée des matériaux sous la lumière du scialytique. Je n’ai donc pas constaté de différence entre les deux versions de ce composite. L’autre aspect concerne l’aptitude au polissage, améliorée par le choix des particules nanométriques de zircone et d’oxyde de silicium. À l’œil nu ou sous l’objectif du microscope opératoire, le rendu final du SonicFill™ 2 après brillantage se révèle effectivement presque identique à celui d’un composite nanohybride conventionnel.
Il est possible de régler le débit d’extrusion de la pièce à main sur 5 niveaux. Le niveau 2 m’a semblé le mieux adapté à ce produit : il sort alors progressivement et d’une manière assez précise pour qu’on le dépose exactement là où c’est nécessaire. Si l’on ne souhaite pas réaliser en une seule couche la totalité de l’obturation - cela n’est pas toujours judicieux pour modeler le matériau, sans parler de la contraction de prise -, cette possibilité est très pratique surtout grâce à la finesse du bec verseur. En revanche, le produit se révèle étonnamment sec : il ne mouille pas bien le fond des cavités anfractueuses. Le petit tortillon de pâte ne coule pas mais s’étire, finissant par se coller à la dent au bout de quelques secondes. Cela peut engendrer des vides pas forcément visibles au premier coup d’œil. Une fois polymérisé, le SonicFill™ 2 se révèle assez mimétique, sauf lorsque les dents sont très foncées et opaques. Sa dureté sous la fraise, relativement faible avec la première mouture, m’a semblé, ici encore, légèrement inférieure à celle des meilleurs composites hybrides universels.
+
• Prise en masse sous forte épaisseur
• Consistante parfaite pour le modelage occlusal
• Très bonne aptitude au polissage
-
• Nécessite un équipement spécifique
• Mouille mal les parois des cavités
• Dureté finale inférieure à celle des meilleurs nanohybrides
• 84 € les 20 unidoses de 0,3 g (offre de lancement)