Well-Root ST™ (Verycom)
NOUVEAUX PRODUITS
J’ai essayé
Un ciment canalaire asiatique à base de silicate de calcium biocompatible, qui ressemble trait pour trait au produit princeps mis au point en Amérique.
J’ai découvert l’existence de ce produit en me promenant dans le pavillon coréen lors du dernier IDS de Cologne. Le Well-Root ST™ est un ciment de scellement canalaire prêt à l’emploi, copie conforme du TotalFill® BC Sealer BUSA/FKG vendu par la société Acteon. Quand je dis conforme, je m’avance peut-être un peu mais, dans l’ensemble et selon la notice, il s’agit bien d’une pâte à base de silicate de calcium bioactif. Le représentant de la compagnie m’en a fourni un échantillon dans son emballage standard - un sachet plastifié hermétique à fermeture à glissière - de seulement 0,5 g au lieu des 2 g vendus normalement. Tout juste de quoi obturer une molaire et une prémolaire.
La seringue de 1,2 ml est classique, le produit, blanc opaque, ressemble en tout point à de l’hydroxyde de calcium. Les embouts fournis sont de longues canules droites en plastique translucide. On injecte le ciment dans le canal puis on complète l’obturation au moyen d’un cône de gutta adapté à la forme de préparation. Il est recommandé d’utiliser des pointes spécifiques enrobées de céramique bioactive, dénommées Eazi-Endo™ chez le fabricant coréen. Cela permet, une fois la prise du ciment achevée, une liaison chimique entre les deux matériaux. J’ai utilisé à la place celles de chez FKG que j’avais à ma disposition. Les ciments en biocéramique sont très prometteurs : ils adhèrent spontanément à la dentine humide et sont légèrement antibactériens grâce à leur pH basique. Ils favorisent la dentinogenèse ou la cémentogenèse et présentent une tolérance biologique très élevée. Ce dernier point est particulièrement visible en clinique : l’absence totale de réaction douloureuse, même en cas de léger dépassement apical.
Malgré ces nombreux avantages, je trouve qu’il est difficile de s’en accommoder en toutes circonstances : les canules toutes droites fournies dans le coffret sont impossibles à introduire dans les racines des molaires. Je les ai remplacées par des canules coudées pour hydroxyde de calcium. Les publications qui font la promotion de ces matériaux montrent, sur les radiographies, l’obturation de canaux latéraux. Même si les particules de silicate sont extrêmement fines, la pâte ne passe absolument pas dans une canule métallique de 30/100 de millimètre pour ciment résineux. Je mets donc sérieusement en doute la possibilité, pour le produit, de diffuser dans les canaux latéraux de diamètre encore plus étroit. Enfin, même si la technique monocône semble séduisante par son extrême facilité de mise en œuvre, elle présente de sérieuses limites : il est impossible de désobturer partiellement le canal dans la séance pour y installer un tenon radiculaire. Passe encore lorsque l’on traite une molaire mais, pour une monoradiculée antérieure, cela peut se révéler problématique. À moins que l’on ne soit un intégriste converti à la religion du no post, no crown, mais ceci est une autre histoire.
+
• Excellente tolérance biologique
• Utilisation très facile
• Prix de revient avantageux
-
• Canules droites ne facilitant pas l’introduction du produit dans les secteurs postérieurs
• Cônes spécifiques enrobés de biocéramique recommandés
• Désobturation partielle impossible dans la séance
• Radio-opacité modérée
• Environ 80 € la seringue de 2 g + 15 embouts applicateurs