Je te tiens par la barbichette

Travailler à la mandibule sans être gêné par la langue et sans que le patient se noie dans la salive ou l’eau du spray est un défi quotidien. Bien sûr, cela ne concerne pas forcément les praticiens qui exercent avec une assistante au fauteuil en permanence. Pour résoudre ce problème, les autres, qui sont légion dans notre pays, apprécieront volontiers les services d’un petit accessoire pas trop cher et vite installé. C’est précisément l’ambition du Lingua-Fix®, un dispositif à usage unique conçu par la société américaine Zirc. Le système se compose de 2 pièces de plastique blanc légèrement translucide : une canule recourbée à l’extrémité de laquelle est installée une protection de feutre synthétique, et un appui sous-mentonnier qui coulisse le long de cette tige. On peut régler l’écartement de l’appui pour qu’il se coince sous le menton afin de stabiliser l’ensemble même lorsque la personne a envie d’avaler. Des crans évitent à la partie coulissante de glisser vers le bas. Pour retirer le dispositif, ils sont assez souples pour écarter l’appui sans difficulté.

Prestations honorables

Le système, que l’on branche sur le tuyau de la pompe à salive, fonctionne plutôt bien : la partie feutrée vient se caler contre le procès alvéolaire interne en remontant un peu au-dessus du niveau des faces occlusales, protégeant la langue de toute blessure. Tant que le flux salivaire est modéré, l’ensemble aspire parfaitement les liquides. Il est juste un peu bruyant, en tout cas bien plus que les habituelles canules « serpentin » en plastique blanc. À l’inverse de ces dernières, le Lingua-Fix® tient beaucoup mieux en place grâce à l’appui sous-mentonnier plus efficace. Celui-ci reste toutefois encore imparfait : le plastique glisse beaucoup trop sur la peau et la fixité de l’ensemble est loin d’être totale. Pour bien faire, il faudrait que sa surface soit plus rugueuse, voire recouverte d’un matériau qui évite ces glissements.

Pas si bien pour le prix

La capacité d’aspiration du Lingua-Fix® devient en revanche très insuffisante dès que le flux salivaire s’accélère ou que des particules de fraisage, obturant les pores de la feutrine, se font de plus en plus nombreuses. Bien évidemment, ce système est infiniment plus efficace et pertinent que les simples canules à embout pommelé que l’on recourbe pour les caler en bouche. Mais par rapport à celles en forme de serpentin, le bénéfice est beaucoup plus minime. Plus sophistiqué, le dispositif offre, certes, un confort très supérieur grâce à la canule plus large accompagnée de son bonnet de feutre, moins rigide que la fine tige de plastique des autres. Mais pour un prix 30 fois supérieur à ces dernières, on pourrait espérer des performances beaucoup plus significatives.