Clinic n° 02 du 01/02/2016

 

Passions

Antoine Walraet  

De la couronne dentaire à la couronne de Miss France 2016, il n’y a qu’un pas. Iris Mittenaere l’a franchi le 19 décembre dernier lorsqu’elle a été élue devant des millions de téléspectateurs. Étudiante en cinquième année de chirurgie dentaire à la faculté de Lille, cette jeune femme de 22 ans s’apprête à vivre une année hors du commun.

Interviewer Miss France 2016 n’est pas chose simple ! Après quelques e-mails échangés avec son équipe et de longs jours de patience, un rendez-vous est pris. Entre deux interviews données à Europe 1 et à d’autres médias, Iris Mittenaere accorde un entretien à Clinic. La jeune femme originaire de Steenvoorde (Nord), qui a troqué sa blouse de chirurgien-dentiste pour celle de reine de beauté, nous répond de façon très naturelle et spontanée. Iris semble à l’aise avec son nouveau statut mais n’en oublie pas pour autant son futur métier.

Quel chemin vous a amenée à passer des bancs de la faculté de chirurgie dentaire à l’élection de Miss France ?

J’avais envie de découvrir le monde des Miss, cet univers fait de paillettes. On m’a proposé de participer à l’élection de Miss Flandres il y a quelques mois. « Allez, j’y vais ! », me suis-je dit. J’ai eu la chance d’être élue. J’ai vécu ensuite des moments de préparation incroyables, des moments de partage avec les autres Miss jusqu’à l’élection de Miss France. Nous sommes parties à Tahiti. C’était vraiment enrichissant.

Pourquoi avoir choisi la voie de la chirurgie dentaire ?

Petite, je voulais travailler dans le milieu médical. J’opérais les nounours, les poupées, je voulais comprendre le fonctionnement du corps humain. Ça m’a toujours intriguée. À 7 ans, j’ai dû me faire dévitaliser la 36 après une pulpite. J’allais donc régulièrement chez mon dentiste pour des séances d’hydroxyde de calcium. Très pédagogue, il m’expliquait toujours ce qu’il allait faire. C’est un peu grâce à lui que j’ai choisi cette voie. C’est un choix de passion mais aussi un choix réfléchi pour l’avenir. Parce que le cabinet libéral permet plus facilement une vie de famille avec des enfants. Et cela me tient à cœur.

La faculté de Lille vous a-t-elle aidée pendant la préparation de l’élection ?

Le Pr Étienne Deveaux, doyen de ma faculté, me soutient depuis que je suis Miss Flandres. Il a assisté, avec plusieurs étudiants, à l’élection de Miss France. Ceux qui n’ont pas pu venir me soutenaient en votant ! J’ai beaucoup de chance. Ils voient cela comme quelque chose de positif pour la faculté et pour la profession.

Quel a été votre sentiment au moment de votre couronnement ?

Ça a été un gros choc ! Au moment de l’annonce de ma victoire, je ne comprenais plus ce qui m’arrivait. J’avais l’impression d’être dans un rêve ! C’est étrange mais j’étais très heureuse et je suis très reconnaissante envers ceux qui ont voté pour moi.

Comment ont réagi vos amis dentistes ainsi que vos professeurs ?

J’ai reçu pas mal de courriers de chirurgiens-dentistes et d’étudiants, qui m’ont félicitée et encouragée pour l’année à venir. Le doyen a affiché ma photo dans le hall de la faculté… Je suis heureuse de voir qu’ils se sentent concernés et de sentir qu’ils sont fiers de moi.

Soutenez-vous des associations en rapport avec le monde dentaire ?

Étant Miss France, je vais prendre part à l’association « Les Bonnes Fées », qui a été créée par les anciennes Miss. On va faire plusieurs actions, donc pourquoi pas en rapport avec la profession ? Auparavant, je soutenais une association qui œuvre pour l’accès aux soins des personnes en situation de handicap. En clinique, nous avons un service spécialisé pour cela. Je vais peut-être continuer dans cette voie.

Comment appréhendez-vous la réaction de vos futurs patients puisque, maintenant, vous ne pourrez plus leur cacher votre statut de Miss ?

Cela va peut-être détendre ceux qui sont inquiets et les aider à se relaxer pour passer un moment chez le dentiste, un moment un peu moins « douloureux » !

Allez-vous mettre en avant le métier de chirurgien-dentiste et faire de la sensibilisation à la prévention dentaire en tant que Miss France ?

Oui, je vais essayer de parler de mon métier. Cela me tient à cœur. Souvent, lorsque je dis que je suis étudiante en chirurgie dentaire, on me dit : « Ah tiens ! c’est vrai, je devrais aller faire un contrôle ! » Parler de mon métier, c’est donc aussi faire une piqûre de rappel. Pourquoi ne pas profiter de la médiatisation de Miss France pour faire passer des messages de prévention ?

Quelles valeurs ou enseignements acquis durant vos études dentaires allez-vous utiliser pour votre année de Miss ?

En dentaire, nous sommes très curieux, on apprend à apprendre, à se remettre toujours un peu en question, on réfléchit à ce que l’on fait. Le rapport avec les patients nous apprend aussi à parler simplement, naturellement. Cela m’a aidée pendant la préparation de l’élection puis pour prendre la parole lors de l’élection et dans les médias.

Après votre règne, pensez-vous reprendre vos études et passer votre thèse ?

Oui, bien sûr ! Je reprendrai ma cinquième année, c’est sûr et certain. Miss France, c’était un rêve, mais devenir dentiste l’est également. Après mes études, je ferai des remplacements. J’ai envie d’apprendre auprès de dentistes qui ont de l’expérience. Ensuite, je pense ouvrir un cabinet en libéral. J’aimerais aussi me spécialiser en implantologie. C’est bien de changer, de faire plusieurs choses.

Depuis quelques semaines, vous découvrez le monde des médias et des people, quel ressenti avez-vous de ce milieu ?

Ça se passe très bien. On peut avoir un peu d’appréhension au départ mais il faut rester soi-même. Je suis très bien entourée et chouchoutée. J’ai déjà rencontré des personnalités comme Dany Boon. J’ai beaucoup de chance de profiter de tant de choses.

Quel message souhaitez-vous faire passer aux chirurgiens-dentistes qui vous lisent ?

Ils ont choisi une profession magnifique qui est aussi ma passion. Je reviens dans 1 an, alors ne m’oubliez pas !