Clinic n° 01 du 01/01/2016

 

JAMY À l’ADF

ACTU

Très à l’aise sur le plateau du Palais des Congrès, Jamy Gourmaud, célèbre présentateur de l’émission de vulgarisation de sujets scientifiques C’est pas sorcier, s’est interrogé avec la profession lors d’une séance du dernier congrès de l’ADF, sur la médecine dentaire en devenir. Tour à tour, des chirurgiens-dentistes férus de nouvelles technologies en plein développement mais aussi des chercheurs qui préparent le futur de l’exercice se sont prêtés au jeu...


Très à l’aise sur le plateau du Palais des Congrès, Jamy Gourmaud, célèbre présentateur de l’émission de vulgarisation de sujets scientifiques C’est pas sorcier, s’est interrogé avec la profession lors d’une séance du dernier congrès de l’ADF, sur la médecine dentaire en devenir. Tour à tour, des chirurgiens-dentistes férus de nouvelles technologies en plein développement mais aussi des chercheurs qui préparent le futur de l’exercice se sont prêtés au jeu qui a permis d’esquisser de nouveaux contours pour le métier.

À l’UFR de Lyon, Jean-Christophe Farges travaille activement avec son équipe sur la revitalisation des dents. L’idée est d’injecter à l’intérieur de l’endodonte préalablement désinfecté une association de biomatériaux et de cellules souches mésenchymateuses prélevées sur le patient soigné. Pour récupérer des cellules souches, la solution la plus simple est de les prélever sur une dent de sagesse fraîche ou conservée dans l’azote. Il est aussi possible de se servir dans les tissus adipeux ou encore, mais le geste est invasif et douloureux, en prélevant de la moelle osseuse. Après une phase de mise en culture de 2 à 3 semaines dans un laboratoire, le chirurgien-dentiste dispose d’une composition à injecter dans la dent de son patient. L’objectif est que ce liquide soit revascularisé et réinnervé par les cellules du patient. Les chercheurs bloquent actuellement sur cette deuxième qualité. Si les résultats d’un essai clinique mené actuellement au Japon sont concluants, les patients pourraient bénéficier de cette avancée aux alentours de 2030.

À Rennes, l’équipe de Martine Bonnaure-Mallet explore la flore buccale et cherche à identifier les 700 espèces qui y séjournent. Quelque 250 d’entre elles ont déjà été détectées et d’ici à 3 ans, l’ensemble du panel devrait être connu. Un jour pas si lointain, on mettra une goutte de fluide buccal dans un appareil qui fournira le nom des espèces bactériennes ; on saura si elles sont bonnes ou pathogènes et on saura restaurer un équilibre de la flore. Il sera possible de soigner plus précisément les maladies parodontales, de connaître l’efficacité d’un médicament et de le doser avec plus de précision, mais peut-être aussi de détecter les prémices d’une maladie… Un grand pas en avant vers une médecine de précision et de prévention.