Nouvelle donne syndicale

Les résultats du vote pour les unions régionales des professions de santé (URPS), communiqués le 11 décembre, bouleversent l’échiquier syndical alors que s’ouvre l’année 2016. Grande gagnante des élections, la FSDL améliore son score de 9 points par rapport à 2010 et devient la première organisation syndicale représentative de la profession avec 39 % des voix. Dans son fief d’Île-de-France, elle réalise 54 % des suffrages (1 137 praticiens). La FSDL qualifie « d’historique » son score qui marque « le début d’un changement radical dans la politique de défense des intérêts des professionnels de santé ».

La CNSD en revanche perd son statut de syndicat majoritaire en ne totalisant que 38 % des voix, soit 13 points de moins qu’en 2010, et se retrouve en seconde position. Avec 5 700 votes au total, la Confédération n’a pas fait le plein de ses adhérents dont une partie a « choisi de s’abstenir ». Elle s’estime « victime, comme tous les syndicats signataires conventionnels, d’un fort vote contestataire » ; et dit faire les frais d’un « rejet des politiques gouvernementales successives » et d’une « avalanche de lois dogmatiques et de règlementations incohérentes ». L’UJCD reste la troisième force syndicale mais progresse de 5 points, en recueillant 23 % des suffrages. Elle se réjouit de voir « restaurer le pluralisme syndical mis à malpar 5 années de syndicalisme majoritaire ».

Autre fait marquant de ce scrutin, 20 000 chirurgiens-dentistes n’ont pas voté, soit un taux d’abstention qui a progressé de 2 points pour totaliser 56 % de la profession.

Cette recomposition des forces syndicales change profondément la donne à quelques mois de l’ouverture des négociations conventionnelles. D’ici là, des alliances vont se nouer au niveau régional dans la perspective de l’élection des présidents et des bureaux de chaque URPS dans les prochaines semaines.