DE BOUCHE À OREILLE
L’année 2015 aura été placée sous le signe du numérique. Pour une profession qui n’a pas beaucoup avancé ces dernières années, voilà du réjouissant, du palpitant, du salivant…
Et le bon dentiste moyen, englué dans ses problèmes quotidiens, de rêver à une vie plus facile et moins stressante.
Le retour à la réalité est cruel et la désillusion à la hauteur des titres des conférences, de la longueur des publicités, du bruit des bandes-annonces.
Le...
L’année 2015 aura été placée sous le signe du numérique. Pour une profession qui n’a pas beaucoup avancé ces dernières années, voilà du réjouissant, du palpitant, du salivant…
Et le bon dentiste moyen, englué dans ses problèmes quotidiens, de rêver à une vie plus facile et moins stressante.
Le retour à la réalité est cruel et la désillusion à la hauteur des titres des conférences, de la longueur des publicités, du bruit des bandes-annonces.
Le « numérique », c’est tout simplement la façon dont les ordinateurs échangent leurs données ; par extension, tout ce qui fonctionne avec un processeur. On est loin de nos caries et de nos limes d’endo ! Où est la « révolution » ?
La photo ? Nous utilisons des appareils numériques depuis 15 ans.
La gestion ? Depuis l’apparition de la carte Vitale en 1999, les cabinets sont informatisés et personne ne saurait nier les gains de productivité que cela a engendrés.
Les appareils électroniques ? Les processeurs ont envahi ces outils, mais progressivement et sans toujours en faciliter l’usage, en multipliant les programmes des téléphones, des stérilisateurs, des imprimantes…
Les téléphones portables ? Que ferions-nous sans ces fils à la patte déchargés en permanence ?
La radiologie ? Les premières RVG datent des années 1980. Les panoramiques ont suivi de près.
Il reste quoi ? Des moyens de communication un tant soit peu superficiels, à grand renfort de tablettes et d’écrans. Mais que ceux qui ne savent pas expliquer leurs traitements avec des mots simples et quelques schémas se remettent en question… ou apprennent à dessiner !
Et enfin, le summum, le Graal de tout ce remue-méninges : les empreintes numériques ! Le docteur Duret a proposé son concept à la fin des années 1980 et, depuis, nous avons vu défiler des générations d’appareils de CFAO qui, pour l’immense majorité, dorment dans des placards.
Restent les caméras à empreinte. Mais impossible de choisir : quelle technologie dominera le marché dans les années à venir, et à quel coût ?
Alors faut-il que notre profession soit sclérosée et incapable d’avancer pour appeler « révolution » une caméra qui fait des empreintes, parfois utilisables, parfois pas.
Pour qu’une technologie soit intéressante, il faut qu’elle permette soit de travailler mieux au même coût, soit plus vite, soit plus confortablement.
Pour l’instant, les techniques numériques sont plus lentes, plus compliquées, plus chères pour une qualité de travail aléatoire !
Alors que nous avons besoin de logiciels intelligents d’aide au diagnostic et à la prise en charge des patients à risque, de douchettes simples pour assurer la traçabilité de nos actes, de robots pour ne plus nous casser le dos, les yeux et les oreilles à travailler, d’automates pour assurer la stérilisation ! Alors, une révolution numérique ? Oui, peut-être, un jour.