Clinic n° 11 du 01/12/2015

 

ERGONOMIE

Différents positionnements de l’équipe soignante autour du patient sont possibles. Prenons le cas des droitiers à 9 heures et à 12 heures. La réflexion est simplement à inverser pour les gauchers !

Soit le praticien se positionne sur la droite du patient (à 9 heures) avec son assistante en face (à 3 heures), les jambes étant entre croisées (fig. 1). Cette méthode est la plus répandue en Europe. Soit le praticien se positionne derrière la tête du patient (à 12 heures) avec son assistante à la gauche du patient, ses jambes étant parallèles à celles du praticien (fig. 2). Cette méthode est plutôt répandue en Amérique du Nord.

Volontairement, la position où le patient n’est pas allongé, le praticien essayant d’être assis face à lui en se déhanchant sur le côté droit ne sera pas évoquée. Cette habitude de position extrêmement nocive a heureusement tendance à disparaître concomitamment aux départs à la retraite.

La position 9 heures/3 heures paraît confortable en raison de l’habitude de son utilisation prise depuis nos études. Elle pose cependant de nombreux problèmes. L’accès visuel aux dents postérieures est difficile et se fait au prix de rotations et d’inclinaisons cervicales, voire lombaires, trop importantes. Cette torsion est d’autant plus marquée que le patient n’est pas totalement allongé (fig. 3). De plus, lorsque le patient est rehaussé à une distance de travail satisfaisante pour le praticien (de 25 à 35 cm de ses yeux), celui-ci est obligé de lever les coudes car il est gêné par l’épaule du patient à droite et par sa tête à gauche pour le miroir ou l’aspiration. Une dernière remarque concerne la gêne que peut provoquer le contact régulier des jambes du praticien avec celles de l’assistante, ainsi que les manipulations involontaires de la pédale dues à l’encombrement des pieds dans cette zone.

Les bienfaits de « midi »

La position à 12 heures du praticien permet de s’affranchir de ces problèmes. En effet les avant-bras peuvent se positionner de part et d’autre de la tête du patient, ce qui évite de lever les coudes, même si le patient est suffisamment haut. La tête du patient peut être orientée vers les yeux du praticien en faisant une extension de l’occiput (et pas des cervicales). Les mains du praticien sont proches du patient, ce qui permet de nombreux appuis stabilisateurs (fig. 4). Ces appuis sont fondamentaux car ils permettent de soulager les muscles du dos fixateurs des omoplates. Dans cette position, la tablette et le support des instruments peuvent se trouver à bonne distance de la main, ce qui évite de tendre le bras et de mobiliser l’épaule.

Si cette position de travail est finalement la plus recommandée, elle ne doit pas être restrictive. Un positionnement entre 10 heures et 13 heures est acceptable s’il est ponctuel. Au-delà, le praticien est gêné soit par l’assistante, soit par l’épaule du patient. Les changements de ses habitudes dans les postures de travail sont difficiles à faire mais, avec un peu d’entraînement, ils deviennent tellement évidents !