Clinic n° 11 du 01/12/2015

 

Presse internationale

L’essentiel

Antoine VASSALLO  

Des complications endodontiques secondaires peuvent survenir sous des couronnes en céramique, avec une incidence de 15 %. Pour éviter une réfection totale de la couronne, le traitement endodontique est réalisé après trépanation de la face occlusale en céramique. Le but de cette étude in vitro est d’évaluer si l’orifice d’accès, même après sa restauration par un composite, affecte la résistance à la fracture des restaurations. Dans cette étude, les couronnes...


Des complications endodontiques secondaires peuvent survenir sous des couronnes en céramique, avec une incidence de 15 %. Pour éviter une réfection totale de la couronne, le traitement endodontique est réalisé après trépanation de la face occlusale en céramique. Le but de cette étude in vitro est d’évaluer si l’orifice d’accès, même après sa restauration par un composite, affecte la résistance à la fracture des restaurations. Dans cette étude, les couronnes monolithiques, en disilicate de lithium, sont soit pressées, soit fraisées.

Matériel et méthode

Un modèle de préparation dentaire pour couronne de première molaire mandibulaire est réalisé en cire, mis en revêtement puis coulé en chrome-cobalt pour servir de maître modèle à la fabrication de 40 répliques en résine époxy. Vingt d’entre elles servent à la fabrication des couronnes monolithiques en céramique pressée (IPS e.max Press, Ivoclar Vivadent AG) et les vingt autres à la fabrication de céramiques monolithiques fraisées par une technique CFAO (blocs d’IPS e.max CAD). Ces couronnes sont toutes collées sur leurs dies respectifs. Chaque groupe est divisé en 2 sous-groupes : 10 couronnes intactes et 10 couronnes réparées à l’aide d’un composite après leur percement occlusal à but endodontique. Les 40 spécimens sont ensuite soumis à des tests cycliques de charges occlusales.

Résultats et discussion

Une différence significative existe entre les restaurations en céramique pressée intactes et celles réparées, et entre les restaurations pressées intactes et celles fraisées et réparées. Les spécimens examinés au microscope électronique à balayage montrent un écaillage rayonnant à partir des bords des orifices d’accès qui affecte en premier la couche de glazure. La charge de fracture maximale est observée avec les couronnes pressées intactes (2 554 N) et la charge minimale avec le groupe des couronnes fraisées réparées (882 N). La moyenne des résistances à la fracture des couronnes pressées (1 665 ± 431 N) est statistiquement supérieure à celle des couronnes fraisées (1 435 ± 324 N). Les restaurations intactes présentent une résistance moyenne de 1 737 ± 346 N qui est statistiquement supérieure à celle des couronnes réparées (1 362 ± 354 N). La résistance la plus élevée est obtenue avec les couronnes pressées intactes. La réparation des couronnes restitue presque toute la résistance des couronnes fraisées mais pas toute celle des couronnes pressées.

L’ESSENTIEL

Cette étude in vitro, dans ses limites, évalue les variations de la résistance à la fracture liées à la trépanation, pour endodontie, de couronnes en céramique pressées ou usinées. La résistance à la fracture des restaurations pressées intactes est plus élevée que celle des couronnes fraisées intactes. Les résultats de l’étude indiquent que le percement de couronnes en disilicate de lithium entraîne une réduction significative de la résistance à la fracture des restaurations pressées (IPS e.max Press) mais pas de celle des couronnes usinées (IPS e.max CAD). La trépanation de la face occlusale provoque l’écaillage des bords de l’orifice d’accès dans toutes les couronnes, en débutant au niveau de la couche de glazure. La réparation par un composite collé restitue une résistance proche de l’originelle aux couronnes fraisées mais ne fait pas aussi bien avec les couronnes pressées. Pourtant, les couronnes pressées ont la réputation d’être plus résistantes que les couronnes fraisées. Des résultats d’études portant, elles, sur des couronnes en zircone confortent ces observations, suggérant que plus un matériau est solide lors de son insertion en bouche, plus il est difficile de maintenir cette propriété quand il est endommagé par une procédure clinique.