Clinic n° 11 du 01/12/2015

 

L’ÉVÉNEMENT

ANNE-CHANTAL DE DIVONNE  

Les députés devaient plancher en séance publique sur le projet de loi de modernisation du système de santé le 16 novembre. Les attentats ont bouleversé l’agenda. Décalée à trois reprises, cette réforme portée par Marisol Touraine et votée au Sénat fin septembre devait finalement être reporté une semaine plus tard au 24 novembre ; le vote final devant intervenir ensuite très rapidement, dans les 48 heures, selon la ministre de la Santé.

Mais les professionnels de...


Les députés devaient plancher en séance publique sur le projet de loi de modernisation du système de santé le 16 novembre. Les attentats ont bouleversé l’agenda. Décalée à trois reprises, cette réforme portée par Marisol Touraine et votée au Sénat fin septembre devait finalement être reporté une semaine plus tard au 24 novembre ; le vote final devant intervenir ensuite très rapidement, dans les 48 heures, selon la ministre de la Santé.

Mais les professionnels de santé qui s’étaient, une nouvelle fois, mobilisés le 13 novembre contre le projet de loi et sa mesure emblématique, la généralisation du tiers payant, vivaient mal la proximité de l’échéance. Le mouvement de grève lancé par les médecins et rejoint par les trois syndicats dentaires n’avait-il pas été largement suivi ? À l’annonce des attaques meurtrières à Paris et à Saint-Denis le soir-même, toutes les actions avaient aussitôt été suspendues. Et les professionnels de santé s’étaient rendus disponibles pour renforcer les capacités hospitalières.

« Il n’y a aucune urgence à voter ce texte », plaidait le Mouvement pour la santé de tous, qui regroupe une cinquantaine de syndicats et d’associations parmi lesquelles les trois syndicats dentaires. Dans un courrier adressé à François Hollande, le collectif demandait un « moratoire » et le report des débats après la Conférence nationale de santé souhaitée et fixée par le Premier ministre le 11 février prochain. Soit, après les élections régionales et après un éventuel remaniement ministériel. À l’heure où nous écrivons ces lignes, le Gouvernement restait inflexible.

Anne-Chantal de Divonne