On reste sur sa soif

Tout comme l’Isolite qui vient d’arriver chez nous, je voulais vous parler ici de la dernière version du Mr Thirsty récemment améliorée, son concurrent le plus direct. Là encore, j’avais testé pour vous la première mouture et n’en avais pas été très satisfait. La forme générale de l’ensemble, une fois monté, est très semblable à celle de l’Isodry. À la différence près qu’ici, tout est un peu plus simple et bien meilleur marché. Le système s’installe directement sur le tuyau de l’aspiration chirurgicale, à condition que les deux embouts coïncident. Dans le cas contraire, il faut installer un adaptateur, non fourni dans le kit que j’ai testé mais que l’on peut aisément trouver en épluchant les catalogues de fournitures ad hoc.

Une taille enfin convenable

La première version du dispositif n’était disponible qu’en une seule taille, Large, finalement plutôt volumineuse, avec un cale-bouche beaucoup trop grand pour la majorité des patients. Aujourd’hui, une taille small est enfin disponible. J’ai constaté avec plaisir qu’elle est beaucoup plus universelle et convient à la quasi-totalité des gens « normaux », même d’âge mûr. Ce qui change surtout depuis la dernière fois, c’est aussi, mais un peu seulement, la conception du dispositif : il n’est plus en deux parties, l’une jetable, l’autre réutilisable, mais en une seule, indémontable et à usage unique. Voilà qui est plus pratique indéniablement, puisque il n’y a plus d’entretien ou presque : comme avec l’Isolite, rien n’interdit de réutiliser le système, une fois bien nettoyé, sur le même patient lors d’une séance de soins ultérieure. La pièce qui va en bouche est beaucoup moins anatomique que celle de l’Isolite. L’aspiration n’est pas aussi efficace.

Efficacité approximative

Et même si l’on peut théoriquement découper la languette aux ciseaux pour mieux l’adapter, cela se révèle plus qu’aléatoire et d’un effet incertain. De fait, l’isolation est approximative, quoique parfois suffisante, surtout que la partie qui vient du côté de la joue est un peu courte et ne l’écarte jamais assez. Ne soyons pas trop critique quand même : j’apprécie le matériau utilisé, une sorte de caoutchouc assez souple, bleu pour les pièces « adulte », violet pour les autres. Totalement opaque, il évite que le regard de l’opérateur s’égare vers la joue ou la langue. Le gros défaut de ce système, en revanche, est son bruit difficilement supportable. Alors que les patients arrivent à s’endormir bercés par le murmure de l’Isodry, ici, le vacarme de l’air aspiré ne parvient jamais à se faire oublier et devient fatigant pour tout le monde à la longue. Par souci d’hygiène et de qualité, les pièces intrabuccales sont emballées individuellement dans des sachets de plastique transparent. Excellente initiative, mais comme ils sont très difficiles à ouvrir, les nerfs sont mis à l’épreuve, ce qui ne prédispose pas aux meilleurs sentiments. En conclusion, disons que l’essai est certes transformé, mais que le produit, quoique d’une qualité de fabrication irréprochable, se révèle trop imparfait pour vraiment convaincre.