Nisicem (Elsodent)
NOUVEAUX PRODUITS
J’AI ESSAYÉ
Grâce à sa formule unique à base d’UDMA modifié, ce composite de collage made in France est toléré de manière optimale par les tissus vivants.
Je sais, mon titre est un brin racoleur. Mais bon, c’est quand même le propre du journaliste de trouver les mots qu’il faut pour attirer le chaland, non ? En fait, ce produit, créé de A à Z et fabriqué par la société française Elsodent, n’est pas très différent de ses concurrents quant à ses indications et son mode de fonctionnement : les composites de collage autoadhésifs et automordançants, nous les connaissons tous depuis déjà longtemps. Comme ses homologues, le Nisicem se présente en petite seringue d’automélange de 5 ml à deux compartiments.
On y installe un embout à embase marron pointu, ou muni d’une extrémité intrabuccale pour l’injection dans une cavité ou un canal. L’onctuosité du mélange est très semblable à celle des autres produits : ni trop ferme, ni trop liquide, il s’écoule bien comme il faut : rien à signaler de ce point de vue. Pour répondre à tous les cas de figure, il est disponible en trois teintes différentes : translucide, A2 ou A3. Le temps de prise est à peine plus rapide que celui des composites de même type, 3 minutes, ce qui est fort raisonnable. Je n’ai pas remarqué de problème spécial lors du passage de la phase liquide au durcissement : à un certain moment, les excès sont plutôt faciles à retirer un peu avant la prise chimique complète. On pourra toujours l’accélérer, si la situation et l’environnement le permettent, en appliquant la lumière d’une lampe à polymériser. Le Nisicem est indiqué pour le collage de tous les matériaux prothétiques sans traitement dentinaire en raison de ses propriétés autoadhésives. Il convient à la fixation définitive d’éléments en métal, céramique ou zircone, et au scellement adhésif de tenons radiculaires en fibre de verre, ainsi que des inlay-cores. Ne nous attendons cependant pas à des miracles : les composites automordançants sont tout de même plus performants si on les associe à un adhésif compatible, notamment à prise duale. Aussi, mieux vaut utiliser un système à plusieurs composants par étapes, plus sophistiqué, pour le collage de facettes mécaniquement peu rétentrices par essence.
Au-delà de ces spécificités de fort bon aloi, c’est la formule chimique de ce nouveau produit qui fait toute son originalité et, bien évidemment, son intérêt : l’adhésion est obtenue grâce à la présence d’un monomère phosphaté, le MDP, que l’on retrouve dans plusieurs préparations connues, dont certains adhésifs japonais de renommée internationale. Il contient également du fluor pour ses propriétés cariostatiques. Mais ce n’est pas tout : depuis quelque temps, la société Elsodent oriente ses recherches et son développement vers la production de matériaux résineux ne contenant aucun des monomères habituels, dont les produits de dégradation sont potentiellement toxiques pour l’organisme : bis-GMA qui peut sous certaines conditions, se dégrader en bisphénol A, HEMA et TEDGMA qui, en s’hydrolysant dans le milieu buccal, libèrent des radicaux libres ou du formaldéhyde. À la place, le fabricant utilise un UDMA modifié qui ne présente pas ces inconvénients largement décrits dans la littérature scientifique.
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• Consistance agréable
• Temps de prise raisonnable
• Exempt de molécules potentiellement toxiques
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• Toujours les limites d’efficacité des composites de collage automordançants
• 159 € la seringue de 5 mL + embouts mélangeurs (hors promotion)