Oral Dry (MedicoTechniCare)
Nouveaux produits
J’ai essayé
Un dispositif d’aspiration salivaire très prometteur mais qui a bien du mal à révéler ses qualités.
Pour la première fois depuis que cette rubrique existe, je vais vous parler d’un produit que je n’ai pas essayé. Enfin, pas tout à fait : j’ai essayé de m’en servir, mais je n’y suis presque jamais arrivé. Ce produit, c’est l’Oral Dry, un dispositif conçu par la jeune société suisse MedicoTechniCare. Je l’ai découvert grâce à un encart publicitaire diffusé sur la Toile par le seul hebdomadaire de la presse professionnelle qui ne soit pas l’organe d’un syndicat dentaire. Vous devinez immédiatement de quel journal il s’agit.
Le dispositif en question sert à aspirer la salive mandibulaire, en remplacement des traditionnelles canules que l’on place dans la bouche du patient. Une page illustrée et une petite vidéo sur le site Web du fabricant permettent de comprendre instantanément comment il fonctionne. Alléché par ces images très explicites, j’ai contacté la société par Internet et commandé un carton de 2 × 25 pièces. Il existe deux Oral Dry différents, qui s’installent soit du côté droit soit du côté gauche de la mandibule. Chacun d’eux est emballé dans un sachet biface stérile. L’Oral Dry est formé d’une pièce en plastique – jaune pour le côté gauche, verte pour le droit – qui ressemble à un crampon à digue, autour de laquelle est fixé un tuyau étroit et souple. Celui-ci est abouché à un petit cylindre horizontal censé se placer parallèlement aux faces linguales des molaires inférieures afin d’aspirer la salive et l’eau des sprays. Le tuyau enjambe l’anneau du clamp et se poursuit, du côté vestibulaire, jusqu’à l’extérieur de la bouche où il doit être relié au tuyau d’aspiration de la pompe à salive. Pour installer le crampon, on utilise une pince à digue classique ou bien celle, plus fine, pour matrices de Walser comme cela est montré sur la vidéo. Une fois extrait le dispositif du sachet, il est très simple d’introduire les mors de la pince dans les trous du crampon et de l’écarter suffisamment pour venir clamper la première molaire au niveau du collet.
Hélas, contrairement à un crampon métallique, celui de l’Oral Dry s’écarte tellement qu’il est impossible de le faire tenir sur la dent. Il glisse presque toujours ou se met de travers sans jamais rester en place. Je n’ai pu l’installer qu’une seule fois, sur un patient avec des dents très hautes et un vestibule très profond du côté lingual. Toutes mes autres tentatives, sur plusieurs personnes différentes, se sont soldées par un échec avec, souvent, des douleurs dues à la pression de la pièce cylindrique contre le procès alvéolaire interne. Chez le patient sur lequel l’Oral Dry a fonctionné, j’ai constaté une certaine efficacité de l’aspiration, mais insuffisante lorsque l’eau des instruments dynamiques était abondante. De plus, la position sur la première molaire – il était impossible de placer l’ensemble sur la deuxième – restreint l’accès aux dents les plus postérieures. Je sais par expérience qu’une manière inappropriée d’utiliser un dispositif peut entraîner des déconvenues. Mais rater à ce point tous mes essais ne peut être le fait d’une maladresse. Je me demande toujours, lorsque cela arrive, comment des personnes ont pu en convaincre d’autres de créer, d’investir et de fabriquer un système aussi peu efficace sans s’apercevoir dès le départ qu’il était aussi mal conçu.
+
• Belle qualité de fabrication
• Vendu sous emballage individuel stérile
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• Totalement impossible à installer en bouche
PRIX DE VENTE RECOMMANDÉ
• 72 € le carton de 2 × 25 Oral Dry (droite et gauche) + 10 € de frais de transport