Clinic n° 10 du 01/11/2015

 

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La lutte contre les pratiques de certains centres de santé, la création d’un « pôle patient », la prise en compte du développement des nouvelles technologies dans le code de déontologie, l’organisation d’un Grenelle le 28 janvier, Gilbert Bouteille, président de l’Ordre, a détaillé les chantiers qui attendent l’institution pendant son mandat.

Date est prise. Le Grenelle de la santé bucco-dentaire, proposé voilà plusieurs mois à l’ensemble des parties prenantes de la santé bucco-dentaire (État, sécurité sociale, chirurgiens-dentistes, complémentaires…) par l’Ordre pour sortir du problème de la rémunération des soins, aura finalement lieu le 28 janvier 2016.

Le nouveau président de l’Ordre, Gilbert Bouteille, entouré de son conseil a indiqué, en présentant la feuille de route de son mandat le 24 septembre, que les conclusions des « sessions d’échange et de travail » de cette journée seront publiées dans un livre blanc.

Low cost : le combat continu

Dans la lancée de son prédécesseur, Gilbert Bouteille entend aussi « poursuivre ceux qui pratiquent la santé bucco-dentaire de manière commerciale, voire mercantile », de même que « les associations à but non lucratif dont la pratique n’est pas en adéquation avec leur objet défini par la loi, à savoir : pratiquer le tiers payant, effectuer des soins de proximité et de premier secours et être à but non lucratif ». L’ordre demande aux pouvoirs publics que cessent « les dérives de ces centres ». L’institution pointe du doigt « l’opacité » de leur système « fondé sur le profit et le rendement », le fait que des centres recourent à des auxiliaires commerciales pour expliquer les devis, que les patients règlent la totalité du devis avant traitement ou encore qu’ils soient incités à contracter un emprunt bancaire directement versé à la structure. À Marseille, 250 personnes toujours non appareillées doivent pourtant rembourser un crédit car le centre est en liquidation judiciaire. Un cas similaire se pose à Lyon. Gilbert Bouteille regrette que les ARS ne soient pas « un peu plus observatrices » de la façon dont fonctionnent les centres.

Nouvelles technologies : un groupe de travail

Autre chantier pour l’ordre, poursuivre la réforme du code de déontologie pour tenir compte des évolutions de l’exercice liées aux nouvelles technologies. Un groupe de travail doit être mis en place pour réfléchir à la spécificité de la profession en ce qui concerne la télémédecine, le télédiagnostic, la télé-expertise, la télémaintenance ainsi que l’impact d’Internet et des réseaux sociaux sur l’exercice.

Un « pôle patient »

Gilbert Bouteille veut par ailleurs créer un « pôle patient » à l’image de celui qui a été instauré par l’Ordre des médecins il y a un an. Des associations de patients (pathologies lourdes, maladies chroniques, personnes en situation de handicap…) seront invitées à y participer. Car dialoguer avec les patients pour connaître leurs attentes est « une impérieuse nécessité », explique le responsable ordinal qui a aussi insisté sur sa volonté de placer « le patient au cœur » des préoccupations de l’institution. La vocation de la profession est de « soigner tout le monde sans exception », a-t-il rappelé, ajoutant qu’il serait « extrêmement vigilant sur ce point ».