Les coussins des coussins

Ces nouveaux accoudoirs, conçus et fabriqués au Québec, s’installent en principe sur n’importe quel tabouret d’opérateur. J’ai découvert leur existence en lisant d’intéressantes publications à destination des hygiénistes, sur un site officiel canadien. Ils sont depuis peu importés en France par la société C’Dentaire.

Une forte proportion d’hygiénistes et de chirurgiens-dentistes souffre de troubles musculo-squelettiques au niveau du cou et des épaules. Les postures statiques prolongées, les positions extrêmes, la tête fléchie vers le bas et de travers, le manque d’appui pour les bras ou les coudes sont largement responsables de cet état. Fort de ce constat, les responsables de la société Posiflex(r) ont conçu des accoudoirs originaux permettant aux professionnels dentaires de travailler plus confortablement.

Un design rétro

Le système proposé présente un look terriblement américain : un ensemble plutôt rustique, d’une esthétique un peu kitsch mais de conception simple et parfaitement fonctionnel. Il est constitué de plusieurs pièces : d’abord, une barre double dont les deux parties se vissent de part et d’autre du vérin du siège, juste sous l’assise. L’opération est légèrement compliquée par le poids des éléments et la taille réduite des vis de fixation. Les supports d’accoudoirs se trouvent aux extrémités de ce châssis. Une large molette horizontale verrouille plus moins fermement les branches verticales, enveloppées d’un carénage conique de plastique beige. On y emboîte, dans leur partie supérieure, les accoudoirs proprement dits, en les fixant à la bonne hauteur grâce à une autre molette. La surface d’appui a la forme d’une large goutte. Le revêtement de plastique légèrement rugueux referme un gel assez souple pour un confort optimal.

Simple, mais efficace

Les deux accoudoirs doivent être placés à la même hauteur pour offrir le meilleur équilibre. Leur amplitude de débattement est très appréciable. Elle permet de conserver l’appui des coudes, même lorsque les bras s’éloignent du corps, dans quelque direction que ce soit. La hauteur des accoudoirs diminue proportionnellement à leur éloignement de la position verticale de départ. Cela peut être aussi bien bénéfique que déroutant selon les situations. Le vrai problème est de se retrouver les épaules trop hautes, car si l’on ne se contraint pas à rester bien droit sur le tabouret, le corps tout entier s’avachit et se tasse un peu par rapport à la position initiale. J’ai acquis ces accoudoirs auprès du fabricant, bien avant qu’ils soient vendus en France. Après quelques semaines d’utilisation, il m’a semblé ressentir moins de lourdeurs au niveau de la nuque et des épaules. Toutefois, je pense que cet intéressant dispositif est surtout pratique pour des personnes qui réalisent des soins de nature peu variée : détartrages ou endodontie, notamment au microscope. Pour les actes nécessitant des mouvements plus amples - préparations de prothèse, prises d’empreintes ou chirurgie -, il m’a semblé en revanche moins indispensable.