Gorge profonde

Si les adeptes de longue date de la digue en caoutchouc ne verront sans doute aucun avantage à cette pince à percer les trous, les praticiens en quête d’astuces pour se simplifier la vie y trouveront plus volontiers leur compte. Les modèles de pinces emporte-pièces ne sont pas si nombreux. Il y a le classique Ainsworth qui ressemble à celui que les bourreliers utilisent pour percer les ceintures, et un autre plus sophistiqué, de type Ivory. Ce second modèle autorise plus aisément les perforations à l’intérieur du carré de caoutchouc que le premier qui, lui, n’empêche pas de le faire, mais il convient pour cela de replier un peu la feuille, ce qui fait perdre en confort et précision.

Plus d’obstacle dû au cadre

Une manière sympathique de procéder pour installer un champ opératoire consiste à utiliser une digue prémontée : j’entends par là une feuille directement fixée sur son cadre, dont elle fait partie intégrante. C’est le cas de la Framed Flexidam (Coltène Whaledent), mais aussi de dispositifs d’autres marques. La pince décrite ici a été précisément conçue pour perforer la fameuse digue violette en caoutchouc synthétique. À cause de son cadre assez grand, mais très fin et semi-rigide, il n’est pas possible d’utiliser une pince conventionnelle pour percer les trous au bon endroit. La pince Hygienic a une forme classique avec des branches plus longues que les autres pour passer sans problème jusqu’à 4 cm à l’intérieur du cadre. La technique de mise en place du champ est alors très simple : on peut installer directement le clamp sur la dent, puis enfiler la digue par-dessus avec son cadre. C’est la meilleure solution, sauf lorsque le clamp est placé sur une deuxième ou troisième molaire, car on peut être gêné par la commissure labiale. Autrement, il faut fixer un crampon à ailettes en bonne position sur la feuille percée puis installer l’ensemble sur la dent concernée. Il ne reste plus qu’à faire glisser la digue au-dessous des ailettes et le tour est joué !

Seulement deux diamètres

En raison de sa capacité d’extension extrême, le fabricant recommande de perforer la Flexidam d’orifices beaucoup plus étroits que de ceux habituellement sélectionnés pour les dents concernées. C’est la raison pour laquelle la pince Hygienic n’offre que deux diamètres de perforations, l’un moyen et l’autre fin. Au lieu de présenter un disque que l’on tourne pour choisir la taille voulue, la partie perforante est interchangeable. L’ensemble est donc très simple à manipuler et ne risque pas de se bloquer comme c’est le cas des pinces à emporte-pièces multiples. De fait, même si l’ensemble fonctionne très bien avec sa digue spécifique, il présente quelques limites si l’on veut s’en servir avec une digue standard : le diamètre pour une molaire ne peut être obtenu qu’en faisant se chevaucher deux ou trois perforations. Qu’à cela ne tienne, l’ensemble est intéressant et convient bien à la pose d’une digue prémontée sur son cadre, quel qu’en soit le modèle. Une méthode nettement plus agréable, selon moi, que la technique habituelle enseignée à la faculté.