Plein les mirettes

J’ai eu l’occasion de tester durant quelques jours le Raypex 6, dernier-né des localisateurs d’apex de la société allemande VDW, filiale de Dentsply. La première fois que je l’ai vu, à l’IDS de Cologne il y a 2 ans, j’ai été impressionné par l’incroyable qualité de son écran tactile multicolore, aussi précis que celui d’un smartphone haut de gamme.

L’essentiel et le superflu

L’objet n’est pas trop grand mais paraît bien lourd dans sa boîte : les deux parties, socle et panneau de contrôle, articulées comme un livre, sont repliées l’une dans l’autre. Une fois déployé, l’ensemble est parfaitement stable, l’écran orienté de manière optimale pour une lecture facile. Le câble de plastique noir accueille les deux électrodes : le crochet labial et la griffe instrumentale. Un bon point d’emblée : l’appareil est fourni avec une ou deux fourches qui remplacent avantageusement le dispositif à ressort insupportable que tant de fabricants s’obstinent à proposer encore. Qualité allemande oblige, tout respire le luxe et la volupté : petite musique électronique, affichage d’une racine en trois dimensions avec couleurs différentes selon la zone de pénétration de la lime, régla­ges de la sonnerie, du fond d’écran, de la position de la limite apicale, « checking » des fonctions, le tout par effleurement du panneau de contrôle. Une finition exemplaire qui laisse loin derrière la quasi-totalité des dispositifs concurrents, si l’on excepte quelques productions japonaises, plus spartiates mais tout aussi raffinées. Car, si nous voyons là une vitrine du savoir-faire germanique, nous constatons une fois de plus que l’indispensable se mêle au superflu, au point que l’on se noie dans la notice pour comprendre l’essentiel, distrait que l’on est par cette abondance de propositions. « Fonctionnement intuitif » indique le manuel. Chouette ! On va pouvoir éviter de se prendre la tête pour le faire démarrer.

Fiabilité sans faille

Un truc de geek sûrement, car en ce qui me concerne, je n’ai réussi qu’après plusieurs tentatives infructueuses. Ne me demandez pas comment je m’y suis pris, je n’ai toujours pas compris. La représentante m’avait pourtant expliqué : « Vous branchez les électrodes et ça marche tout seul. » Une fois déclenché, le système travaille aussi bien que n’importe quel localisateur actuel. Ces appareils sont arrivés à un tel degré de fiabilité que je n’ai jamais pu en prendre un seul en défaut depuis des années. Pour bien comprendre comment s’effectuent les mesures, il suffit de choisir le mode « Démo », qui répète inlassablement la progression de la lime, matérialisée par un petit cerceau qui se déplace progressivement autour de la racine de la couronne jusqu’à l’apex. Un appareil parfaitement au point, donc, mais doté de spécificités pas forcément utiles. Dommage que la créativité chez la plupart des fabricants, s’oriente vers l’esthétique et non vers la conception des dispositifs : il y aurait tant à faire pour les rendre encore plus pratiques.