Les deux premières promotions d’internes odontologistes en chirurgie orale, orthopédie dento-faciale et médecine bucco-dentaire (arrêté du 31 mars 2011) viennent de terminer leur première ou deuxième année de spécialisation. Formés à la faculté de Toulouse, trois d’entre eux sont en stage pratique dans les centres hospitaliers de Metz, Toulouse et Montpellier. Motivations, impressions et vision de leur exercice futur.
« L’envie de me perfectionner en chirurgie et implantologie est venue de ma passion pour ces disciplines et de mon souhait de médicaliser davantage mon exercice. Cette formation universitaire de haut niveau va me permettre de gérer des cas lourds et complexes. On y consacre quand même 4 années, dont presque la moitié dans des services hospitaliers de médecine et de chirurgie », explique cet étudiant qui est aussi vice-président de l’Association nationale des internes en chirurgie orale (ANICO).
« Le diplôme est très jeune, il y a donc un rythme à trouver et des ajustements à opérer. Mais globalement, je suis satisfait de pouvoir concilier des cours de qualité avec ma pratique à l’hôpital. Je n’ai pas encore décidé de mon installation future, en ville ou à l’hôpital. Mais je sais que mon exercice sera exclusivement chirurgical, en collaboration avec un réseau de praticiens correspondants. »
« Mon choix s’est porté sur cette spécialité pour son caractère pluridisciplinaire. On continue de réaliser des soins d’omnipratique tout en approfondissant ses connaissances pour gagner en confiance dans les diagnostics et décider des meilleures thérapeutiques. On a une réelle vision d’ensemble, qui permet en outre d’apprendre à communiquer et travailler avec une équipe hospitalière constituée d’orthodontistes et de chirurgiens oraux mais aussi de cardiologues, de cancérologues, d’ORL…, des professionnels de santé susceptibles de solliciter notre avis sur leurs patients.
J’y vois l’occasion à la fois d’approfondir ma formation initiale et de pouvoir m’orienter à terme, si je le désire, vers des disciplines telles que l’endodontie ou l’implantologie. Je pourrai aussi choisir entre une fonction hospitalo-universitaire et un exercice libéral d’omnipratique.
Je regrette simplement un manque d’harmonisation de l’enseignement théorique au niveau national. Une feuille de route plus précise, définissant les compétences requises à la sortie de 3 ans de spécialisation, aiderait certainement autant les internes que les enseignants.
Je n’ai pas une idée précise de mon type d’exercice futur mais je suis sûr de continuer dans la voie de l’omnipratique car c’est le traitement global des pathologies qui m’intéresse. »
« Ayant terminé assez jeune ma 6e année, je n’avais pas envie d’arrêter mes études. La spécialisation est donc allée de soi. L’approche du sujet, toute la réflexion en début de traitement, le suivi des patients sur une longue durée et l’importance de l’esthétique sont les raisons pour lesquelles je m’intéresse à l’orthodontie. À Montpellier, les enseignants sont très disponibles car nous sommes peu nombreux, et ils nous encadrent étroitement, tout en nous laissant réaliser beaucoup d’actes de manière autonome. Les matinées sont réservées aux travaux pratiques et à la présentation de nos cas cliniques en groupe, et les après-midi à la pratique au fauteuil. Je regrette simplement qu’aucune approche de la pratique en cabinet ne soit prévue. Un certain flou règne par ailleurs sur la méthodologie d’évaluation des internes en fin de cursus. Mais je suppose que cela va s’éclaircir. Avant de m’installer, je prendrai le temps de faire des remplacements pour appréhender le travail orthodontique en cabinet. »