Des couches en bouche

Qui d’entre nous n’a jamais pesté en travaillant sur un patient dont la salive parotidienne coule comme l’eau d’une fontaine ? Sitôt placé le rouleau de coton dans le vestibule, il est déjà trempé. Installez-lui la digue, me direz-vous ! Certes, mais cela n’est pas toujours possible, par exemple pour prendre une empreinte ou obturer une cavité occlusale sur une molaire à peine égressée. Il existe depuis longtemps des sortes de plaques de cellulose qui, placées à l’intérieur de la joue, occultent l’embouchure du canal de Sténon et absorbent le trop-plein de liquide. À peine plus efficaces que des rouleaux de coton, elles perdent rapidement leur rigidité et doivent être remplacées fréquemment au cours de la séance.

D’astucieux coussinets

Depuis quelques années, la société américaine Microcopy commercialise des protections du même type mais nettement plus élaborées.

Les NeoDrys existent en deux tailles : large, bleu clair, et small, de couleur jaune. Ce dernier modèle convient à la majorité des bouches, y compris celle des enfants. Ces petits objets plats ont la forme d’un fer de lance. Faciles à installer, ils réclament néanmoins un minimum d’attention : c’est la face colorée, recouverte d’un film de plastique perforé, qui doit être appliquée à l’intérieur de la joue. L’autre, blanche, lisse et brillante, n’est pas absorbante. Toute l’originalité et l’efficacité des NeoDrys réside dans le matériau inséré entre les deux surfaces, qui forme un petit coussin : c’est un polymère acrylique super-absorbant, comme on en trouve dans les couches-culottes pour bébés.

Au sec durant 1 heure

Vous vous souvenez sûrement du slogan : « Même mouillés, ils sont secs ! » Eh bien, c’est exactement la même chose avec les NeoDrys. La capacité d’absorption de ces minicouches est spectaculaire. Elles gonflent légèrement mais restent fermes et permettent de travailler en toute quiétude. Une séance de 1 heure, avec spray pour tailler une couronne, ne leur fait pas peur même si, à la fin, elles ressemblent à de petits boudins. Une véritable révélation donc, dont on aura beaucoup de mal à se passer sitôt qu’on les aura essayés. Les NeoDrys ne sont pourtant pas exempts de quelques imperfections. Je n’ai pas trouvé leur forme si pratique. Ils glissent un peu vers l’avant une fois en place et rigidifient légèrement la joue, qui a tendance à se plaquer contre les molaires supérieures. Pour l’espacer suffisamment, il faut souvent coincer en plus, un rouleau de coton dans le vestibule, qui pourra lui aussi glisser en direction occlusale et nécessiter quelques réajustements en cours d’intervention.