Clinic n° 07 du 01/07/2013

 

INTRODUCTION

Ça commence mal !

Le premier jour de l’IDS, généralement un mardi, est consacré aux « dealers », entendez les distributeurs de matériel et fournitures dentaires.

En principe, il n’y a encore pas trop de monde et on peut librement parcourir les allées de l’exposition sans être bousculé par la horde de chirurgiens-dentistes, hygiénistes, assistantes, prothésistes qui se pressent en essaims pour visiter les stands les jours suivants. Je dis bien en...


Ça commence mal !

Le premier jour de l’IDS, généralement un mardi, est consacré aux « dealers », entendez les distributeurs de matériel et fournitures dentaires.

En principe, il n’y a encore pas trop de monde et on peut librement parcourir les allées de l’exposition sans être bousculé par la horde de chirurgiens-dentistes, hygiénistes, assistantes, prothésistes qui se pressent en essaims pour visiter les stands les jours suivants. Je dis bien en principe, car ce que l’on constatait il y a quelques années semble avoir quelque peu changé désormais.

Aujourd’hui, la fréquentation du salon s’effectue à plein régime, dès la première heure le mardi matin jusqu’au samedi soir. Une déferlante, une marée humaine, le flux et le reflux de milliers d’individus de toutes origines et toutes couleurs, qu’un seul point commun relie durant ces 5 jours : le cordon bleu foncé au bout duquel flotte leur badge d’entrée, qu’ils portent autour du cou même en dehors de l’enceinte du Köln Messe (fig. 1). Il y a une bonne raison à cela : l’inscription à l’exposition donne le droit d’accéder gratuitement à tous les transports publics de la ville, y compris aux trains de banlieue desservant les agglomérations alentours. Un vrai plus pour les moins fortunés des participants qui peuvent ainsi se loger à moindre frais, dans les petits villages à plusieurs kilomètres de la grande métropole urbaine. Il faut dire que pour l’occasion, les hôteliers n’y vont pas avec le dos de la cuillère. Le prix des chambres intramuros flambe au moment du salon. Je suppose que le Dental Show n’est pas une exception et que le même schéma se reproduit à l’occasion des nombreuses foires qui se tiennent dans la grande cité rhénane tout au long de l’année.

J’avais donc prévu, comme lors des précédentes éditions, de prendre le Thalys de 8 heures pour arriver tranquillement en fin de matinée le premier jour de l’exposition. Si, en 2011, le temps s’était révélé étonnamment clément à cette époque de l’année, la couleur du ciel était bien différente ce mardi 12 mars 2013. Une vague de froid s’étant abattue sur le nord de l’Europe, tous les trains en direction de la Belgique et de l’Angleterre ont été supprimés en raison de la neige (fig. 2). Cologne qui tombe à l’eau ! Enfin, pas tout à fait car j’ai aussitôt échangé mon billet pour le lendemain même heure.

La guerre des étoiles

Mercredi 13 mars, ciel bleu sur Paris, température très en dessous de zéro. Les chaussées sont glissantes et la neige s’est transformée en glace durant la nuit.

Le train part avec 40 minutes de retard et arrive en tout début d’après-midi. À Cologne, il fait beau et froid, mais rien de méchant. L’IDS 2013 s’annonce égal à lui-même : la foule est bien là aujourd’hui (fig. 3). C’est la tour de Babel. On découvre des individus de tous les coins du globe : des allemandes richement vêtues, des Européens du Sud un peu débraillés, beaucoup d’Indiens, des Sikhs enturbannés, une musulmane couverte d’un foulard de la tête aux pieds photographiant l’entrée du salon avec un iPad, des gens de l’Est au parler slave, des Chinois, des Coréens et des Japonais.

J’ai la sensation de me trouver, comme Harrison Ford dans Star Wars, au comptoir d’un bar fréquenté par quantité de personnages étranges venus d’autres planètes. Une seconde spécificité unit, hélas, bien des participants : sur toutes les zones ouvertes, l’odeur de cigarette est omniprésente. À cause du froid sans doute, les nuées tabagiques dégagent une puanteur qui pique les yeux dès que l’on débouche sur la « Piazza », vaste terre-plein extérieur aménagé entre les quatre blocs où se tient l’exposition. Fumer : rien que de très naturel pour tant de gens. Mais un tant soit peu absurde concernant des individus travaillant pour la santé de leurs concitoyens.