On en mangerait

Le vépéciste GACD commercialise depuis peu le Mach 2®, un silicone en cartouche de 50 ml pour pistolet mélangeur de la marque américaine Parkell. J’ai eu l’occasion de l’essayer en avant-première il y a quelques mois. Non, ce n’est pas un énième silicone à empreinte mais un matériau qui sert à couler des modèles. Quelques rares fabricants proposent ce genre de produit. Le Mach 2® est incroyablement fluide au sortir de la cartouche.

Coulée très rapide

Il coule presque comme de l’eau, mieux encore qu’un silicone fluide à l’exception, peut-être, des ultra-light de certaines marques. Pour éviter d’inclure des bulles d’air, mieux vaut utiliser un embout mélangeur à extrémité fine. Les plus pratiques sont ceux à embase bleue pour composites bis-acryl. Les jaunes, courbés, n’accèdent pas facilement aux régions les plus étroites et profondes de l’empreinte. La couleur beige rosé de ce produit, très lisible, rappelle celle du plâtre chamois. Elle ne gêne pas le choix des teintes lorsque l’on projette de s’en servir pour des travaux esthétiques. Car l’objectif de cet étonnant matériau est de réaliser au cabinet de petits modèles de travail pour des restaurations indirectes en composite. Après la prise, de l’ordre de 2 ou 3 minutes, il faut attendre une bonne demi-heure pour démouler car, bien que rigide, le Mach 2® se révèle cassant au début, un peu comme du parmesan trop frais.

Bien pratique quelquefois

Normalement, la technique réclame l’utilisation d’un autre silicone, plus dur, pour le socle et la fabrication des dies. Les modè­les obtenus sont d’une finesse inouïe. Le plâtre n’est jamais aussi brillant, à moins d’avoir été talqué. Les empreintes peuvent être prises en alginate, en polyéther, voire en silicone par condensation mais pas par addition sous peine de ne pouvoir démouler les modèles. Si vous disposez d’un coin labo, le mieux est de couler seulement la partie qui vous intéresse, en finissant par faire de ­petits spaghetti de pâte – restons en Italie – pour retenir le plâtre qui complétera le modèle. Grâce à son excellente fermeté et néanmoins une légère élasticité, le Mach 2® peut être employé pour confectionner des inlays, onlays, overlays pour augmenter une dimension verticale, ou pour des attelles de contention en composite et fibres de verre. La résine n’adhérant pas au silicone, démoulages et repositionnements sont possibles ad libitum, jusqu’à obtention du résultat final. Ce n’est certes pas un produit qu’on utilise tous les jours et ma cartouche entamée l’année dernière n’est pas encore complètement vide. Mais il est suffisamment intéressant pour qu’on en conserve une dans un tiroir, afin de l’avoir sous la main le moment venu.