Un composite de collage à prise duale, qui s’utilise avec un adhésif automordançant chémopolymérisable : une nouvelle formule à l’efficacité indéniable mais redondante par rapport à l’offre initiale du fabricant suisse.
Après la sortie du SoloCemTM, nouveau composite de collage autoadhésif et automordançant, la société Coltène Whaledent nous propose un produit plus classique, le DuoCemTM. Il s’agit également d’un composite de collage mais que l’on utilise avec un système adhésif séparé. Cette formule est réputée plus efficace que les composites automordançants qui peuvent s’hydrolyser dans le temps.
Le concept n’est pas nouveau. Le ParaCem® Universal DC, commercialisé il y a quelques années, était fondé sur le même principe. À la différence qu’ici, base et catalyseur qu’il fallait mélanger à la spatule sont rassemblés dans la même seringue bicorps de 5 ml à embout mélangeur. Deux teintes sont disponibles : dentine et blanc opaque. Exactement comme pour le SoloCemTM et le ParaCore®, composite de reconstitution corono-radiculaire à prise duale de la marque. L’adhésif ParaBond® est identique à celui du ParaCem®, à la couleur près de l’étiquette de l’apprêt automordançant, verte cette fois-ci. Ce dernier, sans rinçage, peut éventuellement être remplacé par un gel d’acide phosphorique. Il s’applique aisément à l’aide des petits pinceaux installés sur le manche en forme de contre-angle fourni dans le coffret. Son odeur est un peu désagréable, je suppose à cause de l’HEMA qu’il contient.
L’adhésif est obtenu par mélange, dans un godet, d’une goutte issue de chacun des deux flacons. Sa prise est seulement chimique, relativement rapide. J’ai eu la malencontreuse idée de tester la première fois le produit dans une situation un peu délicate, qui a abouti à un magnifique fiasco. Il s’agissait de coller un inlay-core réalisé en méthode directe pour remplacer une restauration défectueuse sous un pilier de bridge. L’adhésif s’applique à l’aide des mêmes petits pinceaux que ceux employés pour l’apprêt. Bien liquide au départ, il se fige très vite. Malgré un coup de soufflette appuyé dans le canal, j’ai laissé en place une épaisseur importante de produit qui m’a empêché d’introduire à fond ma pièce prothétique. Il faut toujours éponger le trop-plein d’adhésif à l’aide d’une pointe de papier stérile dans le canal pour n’en laisser qu’une infime épaisseur. Je ne m’étais pas rendu compte à quel point cela était ici indispensable. Le pinceau n’est certainement pas le meilleur outil pour appliquer l’adhésif. Le volume qu’il transporte est trop important. Il ne permet pas de frotter les parois pour aider à la formation de la couche hybride comme on le fait avec une microbrosse. Le composite de collage, de viscosité parfaite, m’a paru quant à lui durcir également un peu vite. Depuis quelques années, Coltène a communiqué sur la polyvalence de son ParaCore®, utilisable pour les restaurations aussi bien que pour les collages. J’ai adopté ce produit dans les deux cas avec beaucoup de satisfaction. Je m’interroge donc sur la pertinence de ce DuoCem™ qui n’apporte rien de nouveau à un arsenal thérapeutique déjà bien fourni.
+
• Composite de collage en seringue d’automélange
-
• Adhésif à prise chimique, un peu trop rapide
• Fait double emploi avec le ParaCore®, plus polyvalent
PRIX DE VENTE RECOMMANDÉ
• 261,70 € le kit intro (en promo, prix normal : 327 €)