Clinic n° 04 du 01/04/2013

 

PRESSE INTERNATIONALE

NOTRE SÉLECTION

Contexte

Les restaurations à l’amalgame défectueuses doivent souvent être remplacées, généralement en raison de caries secondaires, de défauts marginaux, d’une intégrité marginale déficiente, d’un contact interproximal insuffisant ou d’une fracture partielle ou totale d’une cuspide adjacente à l’amalgame ou l’incluant. Les fractures complètes de cuspide sont particulièrement fréquentes sur les dents postérieures restaurées par les amalgames volumineux,...


Contexte

Les restaurations à l’amalgame défectueuses doivent souvent être remplacées, généralement en raison de caries secondaires, de défauts marginaux, d’une intégrité marginale déficiente, d’un contact interproximal insuffisant ou d’une fracture partielle ou totale d’une cuspide adjacente à l’amalgame ou l’incluant. Les fractures complètes de cuspide sont particulièrement fréquentes sur les dents postérieures restaurées par les amalgames volumineux, l’incidence sur les prémolaires allant de 4 à 5 % et, sur les molaires, de 5 à 15 %. La plupart se situent dans la région supragingivale. Les facteurs contribuant à la fracture cuspidienne des dents restaurées à l’amalgame incluent le manque d’adhésion de l’amalgame aux structures dentaires en présence de cuspides affaiblies, les restaurations volumineuses, les parafonctions, les charges occlusales, la fatigue et la disharmonie occlusale. Les procédures traditionnelles de réparation requièrent une préparation de la dent plus importante et une restauration plus volumineuse, ce qui implique d’éliminer du tissu sain et d’affaiblir progressivement la dent, de risquer de blesser le tissu pulpaire et de potentiellement endommager les dents adjacentes. Certaines restaurations à l’amalgame avec des fractures cuspidiennes adjacentes peuvent être restaurées de façon plus conservatrice par une approche invasive minimale. Les matériaux composites ont l’avantage d’être plus esthétiques et de soutenir la structure dentaire. La procédure implique en partie l’application d’agents de conditionnement de la surface à l’interface avec l’amalgame. Les effets de diverses méthodes de préparation de la surface de l’amalgame sur la force de résistance entre l’amalgame et le matériau composite nanohybride ont été évalués. De plus, les types d’échecs interfaciaux ont été analysés par microscopie électronique et profilométrie.

Méthodes

Cent soixante échantillons de polyméthacrylate de méthyle ont été préparés avec un encastrement central de 5 × 5 × 4 mm présentant une cavité de 2 mm de diamètre et de profondeur à sa base. Tous les échantillons ont été conservés dans de la salive artificielle pendant 2 semaines, puis assignés au hasard à un groupe de 20 échantillons, chaque groupe subissant une méthode de conditionnement de surface différente : groupe 1, conditionnement à l’air-abrasion, Alloy Primer (Kuraray) et Panavia™ 21 (Kuraray) ; groupe 2, air abrasion et Amalgambond(r) Plus (Parkelline) ; groupe 3, air abrasion et All-Bond 3(r) (Bisco) ; groupe 4, dépolissage de surface à la fraise diamantée et métal et Panavia™ 21 ; groupe 5, dépolissage à la fraise diamantée et Amalgambond(r) Plus ; groupe 6, dépolissage à la fraise diamantée et All-Bond 3(r) ; groupe 7, recouvrement de silicate avec CoJet™-Sand (3M ESPE) ; groupe 8, aucun contrôle ni conditionnement. Le composite a ensuite été mis en place et la résistance de l’adhérence à la traction des échantillons a été testée.

Résultats

La résistance de l’adhérence à la traction du groupe contrôle était nulle, indiquant l’absence d’adhésion.

Le conditionnement de surface associant le sablage alumine, l’Alloy Primer et le Panavia™ 21 a permis d’obtenir des valeurs de résistance à la tension significativement plus élevées que les autres méthodes de conditionnement de surface. Les valeurs les plus faibles étaient obtenues avec l’All-Bond 3(r) et étaient significativement plus faibles que celles obtenues avec le sablage. Les valeurs n’étaient pas significativement différentes entre le sablage alumine associé à l’All-Bond 3(r) et les méthodes de conditionnement par dépolissage à la fraise diamantée. Le groupe CoJet™-Sand, fraise diamantée et Panavia (groupe 7) et le groupe fraise diamantée, Amalgambond(r) Plus montraient des valeurs comparables.

Tous les échantillons examinés ont présenté un échec d’adhésion, sans aucune différence liée au type de protocole de réparation. La rugosité de surface produite par sablage alumine était nettement inférieure à celle obtenue par dépolissage à la fraise diamantée. Le traitement au silicate avec le CoJet™-Sand a donné la surface la moins rugueuse.

Discussion

Réparer un amalgame adjacent à une fracture cuspidienne augmente la longévité de la restauration sans nécessairement impliquer un sacrifice du tissu dentaire sain, ce qui réduit le risque d’altération pulpaire. Les procédures de réparation devraient être considérées comme une alternative au remplacement total quand cela est possible. En présence d’une fracture cuspidienne sur des dents restaurées à l’amalgame, une réparation composite offre une meilleure esthétique, la possibilité d’adhésion à l’émail et à la dentine, le remplacement de la cuspide et un renforcement possible de la structure dentaire. Parce que l’adhésion interfaciale entre les surfaces est un facteur déterminant de longévité, les réparations adhésives nécessitent souvent une préparation de surface pour augmenter leur adhérence. Le conditionnement de surface par sablage et Panavia™ 21 donnent de meilleurs résultats que les autres approches testées.

APPLICATION CLINIQUE

Une résistance de l’adhérence à la traction significativement supérieure est obtenue avec un sablage alumine suivi de l’application de Panavia™ 21 sur ces échantillons. La fraise diamantée donne une surface manifestement plus rugueuse mais contribue à une adhérence plus faible. Il apparaît que l’adhérence est augmentée dans ces cas-là grâce à une plus grande homogénéité de surface associée à un agent adhésif.