Clinic n° 04 du 01/04/2013

 

PRESSE INTERNATIONALE

L’ESSENTIEL

Antoine VASSALLO  

Les lésions cervicales non carieuses (LCNCs) exposent la dentine et créent donc des hypersensibilités. Leur étiologie multifactorielle serait liée à des mécanismes tels que l’abrasion, l’érosion et l’abfraction. Cette dernière est une perte de tissu dentaire de la région cervicale causée par la flexion de la dent due à une surcharge occlusale et/ou à des forces occlusales excentriques. Des études ont démontré que ces traumas occlusaux sont le principal facteur...


Les lésions cervicales non carieuses (LCNCs) exposent la dentine et créent donc des hypersensibilités. Leur étiologie multifactorielle serait liée à des mécanismes tels que l’abrasion, l’érosion et l’abfraction. Cette dernière est une perte de tissu dentaire de la région cervicale causée par la flexion de la dent due à une surcharge occlusale et/ou à des forces occlusales excentriques. Des études ont démontré que ces traumas occlusaux sont le principal facteur étiologique des LCNCs. La dent est déformée et des déconnexions surviennent aux collets entre les cristaux d’hydroxyapatite. Les microruptures elles-mêmes fragilisent les structures cristallines dans cette zone de faiblesse de la jonction émail-dentine. L’objet de cette étude est d’évaluer la relation potentielle existant entre les forces occlusales et l’apparition et le développement de LCNCs.

Matériel et méthode

Cent-onze patients volontaires, exempts de caries et de restaurations cervicales, participent à cette étude. L’examen recherche la présence de LCNCs et d’usures dentaires, la présence de fractures de dents ou de restaurations, de fêlures de l’émail et de récessions gingivales, d’interférences occlusales et de contacts prématurés et analyse le schéma de guidage occlusal pour les mouvements mandibulaires en latéralité. Toute perte de tissu dentaire non carieuse près de la jonction amélo-dentinaire est considérée comme une LCNC. Les participants sont divisés en un groupe qui présente des LCNCs (groupe test : 46 participants) et un groupe sans LCNCs (groupe contrôle).

Résultats et discussion

Sur les 111 participants de l’étude, 46 présentent des LCNCs et ont un âge moyen de 24,9 ans. Les individus du groupe contrôle ont un âge moyen de 22,7 ans. La présence de LCNCs est significativement associée à l’âge des individus. Proportionnellement, les LCNCs sont significativement plus présentes chez les hommes (50 %) que chez les femmes (36,3 %). Les résultats montrent aussi que les LCNCs sont plus fréquentes sur les premières prémolaires maxillaires. Sur les 171 dents présentant une LCNC, une récession gingivale est observée sur 88,3 % d’entre elles, des facettes d’usure sur 98,8 % d’entre elles et des fêlures de l’émail dans 62,6 % d’entre elles. Les facettes d’usure sur les cuspides vestibulaires sont observées sur 65 % des dents avec LCNCs. La majorité des dents affectées par les LCNCs sont incluses dans une fonction de groupe lors des excursions latérales mandibulaires.

L’ESSENTIEL

Bien que l’étiologie des lésions cervicales non carieuses (LCNCs) soit considérée comme multifactorielle, les résultats de l’étude présente indiquent que l’intensité et la direction des forces appliquées sur les dents sont des contributeurs importants à l’apparition de LCNCs. La connaissance des caractéristiques et des facteurs étiologiques des LCNCs aide les chirurgiens-dentistes dans le choix du bon traitement et améliore le pronostic. Les résultats révèlent qu’une forte relation existe entre les LCNCs et la surcharge occlusale. Celle-ci devrait être particulièrement analysée chez les patients présentant des LCNCs. Les dents maxillaires sont les plus affectées par les LCNCs concentrées surtout sur les faces vestibulaires. Les premières prémolaires sont les plus concernées. Quand les mouvements en latéralité sont guidés par une fonction de groupe, les cuspides causent, par des charges non-axiales, des contraintes considérables sur l’émail cervical des dents des secteurs postérieurs. La perte de tissus dentaires se produit par abfraction. L’âge influence la prévalence et la sévérité de ces lésions. Une fois celles-ci installées, l’exposition de la jonction cémento-amélaire pourrait faciliter l’abrasion de la région cervicale liée au brossage.