Des matrices Tofflemire prémontées et à usage unique : une idée saugrenue à la base, mais payante à l’usage !
Même si les porte-matrices et les bandes Tofflemire sont moins utilisés aujourd’hui que par le passé, les écarter d’un trait de plume serait une erreur. Certes, leur usage s’est réduit depuis que nous pouvons obturer, avec du composite, des cavités de plus en plus petites. Mais les grosses restaurations sont encore monnaie courante, partout où les patients ne peuvent s’offrir de jolis onlays en céramique comme on en voit dans les présentations aguichantes de nos leaders d’opinion. La dentisterie populaire a encore de beaux jours devant elle en ces temps de crise.
Soucieux de proposer au plus grand nombre des produits de qualité faciles d’utilisation, l’américain Ultradent commercialise des porte-matrices circonférentiels en plastique à usage unique, équipés d’une bande métallique ou transparente, pour les restaurations proximales postérieures. Le modèle est calqué sur les Tofflemire, à la différence qu’ici, la bande est déjà installée dans le porte-matrice. Le gain de temps est énorme et la visibilité bien meilleure car le manche blanc, équipé de sa vis de couleur, tranche parfaitement avec le brillant de l’acier ou la transparence du Mylar. Il existe quatre modèles d’Omni-Matrix™ : ultrafines en acier (vis orange), fines (vis verte), pédo (vis violette et hauteur réduite de la bande) et Mylar (vis rouge). Les plus minces ne mesurent que 0,025 mm d’épaisseur, ce qui est un exploit et, à ma connaissance, ce sont les seules matrices métalliques aussi fines du marché. Plus étroite au collet qu’au niveau de la face occlusale, leur forme permet de réaliser une face proximale évasée et non pas cylindrique, conforme à la morphologie des dents postérieures. Elles ne présentent en revanche aucun galbe, sauf un léger pour celles en Mylar, ce qui empêche d’obtenir la jolie convexité propice à la réalisation d’un point de contact idéal. Celui-ci, de fait, s’avère correct mais pas exceptionnellement serré. La bande est rectiligne au niveau cervical, ce qui impose, dans des cas finalement assez limités, une découpe aux ciseaux pour épouser le contour du feston gingival et l’introduire complètement dans le sulcus.
Malgré ces quelques limitations, la mise en place du dispositif est incroyablement aisée. Cela devient presque un jeu et un plaisir de voir la bande envelopper parfaitement le rebord cervical sans bâiller ni prendre la tangente un peu plus haut dans la cavité. Le serrage s’effectue en maintenant le dispositif d’une main si nécessaire et en tournant de l’autre la petite vis. Les Omni-Matrix™ sont symétriques, ce qui permet de les placer aussi bien au maxillaire qu’à la mandibule, côté droit ou gauche. Le prix de revient de chacune d’elles, sans être anodin, reste acceptable eu égard aux services rendus en termes de confort, de facilité d’utilisation et de rapidité de mise en œuvre. On peut néanmoins comprendre que, dans un pays comme le nôtre où les soins de restauration directe sont honorés à un tarif assez bas, la chasse aux économies devienne un sport national. Il n’empêche, ces charmants dispositifs conservent leur intérêt, en particulier dans les situations extrêmes où s’impose, quoi qu’il en soit, l’utilisation d’une matrice circonférentielle.
+
• Installation très facile
• Disponibles en bandes très fines
• Gain de temps appréciable par rapport aux systèmes réutilisables équivalents
–
• Bande non galbée
• Prix de revient
PRIX DE VENTE RECOMMANDÉ
• 65,50 € la recharge de 48 Omni-Matrix™