Joujou extraordinaire

Depuis quelques années, de nombreux matériaux dentaires sont disponibles sous forme de petites seringues à double compartiment sur lesquelles on fixe un embout mélangeur à embase marron. Cette présentation est particulièrement attractive et pratique : l’ensemble est peu encombrant et très maniable. Les matériaux susceptibles de convenir à ce type de conditionnement sont variés : ciments de scellement résineux définitifs ou provisoires, composites de collage automordançants et autoadhésifs, composites à prise duale pour les reconstitutions préprothétiques. Il existe même, sous cette forme, des résines bis-acryl pour la confection de couronnes et bridges provisoires. Les seringues bicorps existent aujourd’hui en 10 ml, vendues seulement par quelques fournisseurs, mais surtout en seringues de 5 ml, plus universelles.

Extrusion parfois pénible

Si beaucoup de ces produits ont une viscosité assez faible au sortir de l’embout, certains sont au contraire assez difficiles à extruder de ces petites seringues. Du coup, leur ergonomie prometteuse est mise à mal. La manipulation de la seringue de 5 ml s’avère finalement peu confortable, surtout lorsqu’elle est presque vide et que la distance entre la garde et le dessus du piston devient très courte. Une solution existe : utiliser un pistolet mélangeur conçu pour ce type de seringue. Ce dispositif, fabriqué par la société suisse Sulzer Mixpac, est commercialisé par un tout petit nombre de compagnies : c’est le cas du japonais Kuraray, dont certains des matériaux bénéficient avantageusement de ce système. Il s’agit en l’occurrence du Clearfil™ SA Cement, une résine de collage autoadhésive et automordançante dont la viscosité est assez élevée. Si certains de vos produits préférés présentent les mêmes caractéristiques, n’hésitez pas à vous procurer ce pistolet.

Un confort inouï

C’est une vraie révélation et un plaisir indicible de s’en servir en toute occasion. Il faut naturellement retirer le double piston de la seringue d’origine avant de l’installer dans le dispositif. Pour info, celui-ci est en tous points semblable à ceux pour cartouches de 10 ml, sauf la partie dans laquelle on glisse la seringue et, bien sûr, le diamètre des pistons à crémaillère. La pression exercée avec la poignée est décuplée par rapport à la prise en main classique, si bien qu’il suffit d’une force infime pour délivrer le mélange, quelle que soit la viscosité initiale de la pâte. Un confort total, surtout lorsqu’il s’agit de faire vite comme avec les résines de reconstitution qui ont souvent tendance à couler une fois en place et que l’on doit polymériser à la lampe à interval les réguliers en plusieurs incréments. Bien sûr, la contrepartie de tout cela est un pistolet supplémentaire et un volume non négligeable à caser quelque part. Mais le plaisir de l’utilisation du système compense largement les menus inconvénients qui l’accompagnent.