Clinic n° 03 du 01/03/2013

 

PRESSE INTERNATIONALE

L’ESSENTIEL

Antoine VASSALLO  

La péri-implantite est définie comme une réaction inflammatoire des tissus entourant un implant fonctionnel, avec perte d’os support, à ne pas confondre avec la mucite péri-implantaire qui est une inflammation réversible des tissus mous sans perte d’os. La péri-implantite affecte 5 % à 20 % des porteurs d’implants et constitue une cause importante d’échec implantaire. L’objet de cette revue de la littérature est d’évaluer les études in vitro, in vivo et...


La péri-implantite est définie comme une réaction inflammatoire des tissus entourant un implant fonctionnel, avec perte d’os support, à ne pas confondre avec la mucite péri-implantaire qui est une inflammation réversible des tissus mous sans perte d’os. La péri-implantite affecte 5 % à 20 % des porteurs d’implants et constitue une cause importante d’échec implantaire. L’objet de cette revue de la littérature est d’évaluer les études in vitro, in vivo et cliniques qui ont été publiées, pour comprendre les données actuelles sur l’efficacité d’une décontamination par différents agents mécaniques et chimiques utilisés dans le traitement de la péri-implantite et pour la réostéo-intégration.

Matériel et méthode

Une recherche bibliographique électronique dans PubMed a été conduite parmi les études publiées entre 1966 et février 2010. Sur les 597 études collectées, 74 manuscrits sont sélectionnés pour la revue, incluant des études in vitro, animales et cliniques.

Résultats et discussion

La gestion des péri-implantites est basée sur leur étiologie microbienne, à savoir un biofilm sur la surface implantaire. La chimie de surface de l’implant, sa rugosité et les caractéristiques de conception du complexe implant-pilier jouent des rôles significatifs sur la formation du biofilm. La suppression mécanique et/ou chimique de ce dernier de la surface de l’implant est une priorité. De nombreuses procédures prophylactiques mécaniques ont été proposées (aéropolissage, curettes en métal, curettes en plastique). Les techniques de décontamination chimique par des solutions antibactériennes telles que la chlorhexidine, le fluorure d’étain, la tétracycline, la minocycline, l’acide citrique, le peroxyde d’hydrogène et l’acide phosphorique à 35 % en gel ou encore des antibiotiques systémiques comme l’amoxicilline et le métronidazole ont été aussi proposés. Une irrigation répétée avec une solution de chlorhexidine peut être bénéfique. La conclusion de nombreuses études est que le rinçage avec de la chlorhexidine et du sérum physiologique est la meilleure méthode pour décontaminer les implants. Des thérapies photodynamiques ont aussi été utilisées. Elles utilisent un médicament photosensibilisateur qui est capable de se lier aux microbes et qui, quand il est excité par la lumière d’un laser, produit des molécules d’oxygène cytotoxiques qui peuvent détruire les bactéries.

L’ESSENTIEL

Des études ont montré que la réostéointégration d’une surface d’implant contaminée est possible. Cependant, elle dépend largement du type de technique de décontamination, des matériaux de régénération osseuse et de l’état de surface de l’implant. Une réostéo-intégration ne peut être réalisée complètement par la seule décontamination de cette surface. Pour supprimer le biofilm et les dépôts durs et mous, le débridement mécanique peut être combiné avec les agents chimiques. Pour obtenir une réostéo-intégration optimum dans le traitement des périimplantites, des procédures chirurgicales devraient être associées aux techniques mécaniques et chimiques. Les contaminants doivent être éliminés sans modifier la surface de l’implant. À cet effet, des méthodes utilisant des agents chimiques et des agents mécaniques moins durs que le titane ont été proposés. Les implants en titane avec des surfaces mordancées à l’acide ou recouvertes par une projection de plasma de titane peuvent être efficacement décontaminées par l’application d’une gaze imbibée de chlorhexidine et de sérum physiologique ou en répétant des rinçages avec ces solutions. Ces dernières années, des lasers et une thérapie photodynamique ont montré des résultats aux bénéfices mineurs.