QU’EN DITES-VOUS ?
Près de 1 Français sur 2 serait prêt à contracter un crédit pour financer des dépenses de santé imprévues, selon une étude menée par l’Institut Opinion Way pour la Macif. Le cabinet dentaire est-il un intermédiaire facilitant les prêts ?
Lorsque j’ai changé de banque il y a quelques années, on m’a proposé un système de crédit pratique pour les patients qui évite de conserver des chèques à encaisser à des dates différentes. Aujourd’hui, à partir de 300 euros, je peux proposer à mes patients un règlement échelonné en 4 fois. Ils règlent directement avec leur carte bancaire un quart du devis puis le reste est prélevé en 3 fois. C’est pratique et cela n’entraîne aucun frais pour le patient. Il lui suffit de me fournir une copie de sa carte d’identité. De mon côté, je suis crédité directement de l’ensemble du montant et je reverse à la banque les frais qui s’élèvent à 0,06 % du montant.
Quand je propose un devis à mes patients, je constitue un livret qui contient le projet de traitement et diverses informations dont la charte financière du cabinet qui explique les différentes ententes que nous avons. Nous en avons une très couramment utilisée qui fonctionne avec la carte bancaire du patient jusqu’à 3 500 euros. C’est un système de paiement en 3, 4, 5 ou 10 fois. Il est sans frais pour le patient jusqu’à 4 fois et ensuite avec quelques frais (0,5 % de la somme en 5 fois, 2,5 % pour un paiement en 10 fois). Dans le cas où cet échelonnement ne suffit pas au patient, un flyer contenu dans le livret le renseigne sur ce que propose une filiale de notre banque. Mais nous n’intervenons pas dans ce type de crédit qui nécessite de poser des questions au patient sur ses ressources. À mon avis, les conditions d’acceptation de ces prêts sont tellement draconiennes que peu de patients peuvent en bénéficier, sans doute les plus aisés. Les patients préfèrent souvent les formules moins lourdes comme le paiement en 10 fois qui a l’avantage d’être mis en place très facilement et directement chez nous. La banque nous fournit le terminal de paiement électronique (TPE) et ce sont les organismes de carte bancaire qui font les prêts.
Dans la mesure où les devis que je propose sont relativement peu élevés, en regard de ce qui se pratique actuellement, les patients peuvent prévoir l’argent nécessaire et régler pendant le temps des soins. Comme j’ai instauré une politique de prévention auprès de mes patients et que je suis installé au même endroit depuis plus de 30 ans, les devis prothétiques que je propose concernent généralement peu de dents. Les travaux s’étalent d’habitude sur 2 mois, ce qui permet au patient de prévoir et d’échelonner ses règlements. Ma banque m’a proposé un système de paiement avec carte bancaire en 3 ou 4 fois sans frais. Par principe, je n’ai pas voulu entrer dans ce jeu-là car je n’ai pas envie qu’un organisme tiers non obligatoire s’immisce dans la relation instaurée avec le patient, pas plus que je n’interviens dans la relation qu’entretient la banque avec son client. Je ne veux pas être considéré comme un commercial de la banque surtout lorsque, en plus, elle me demande une contrepartie financière.