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Les rendez-vous de contrôle postopératoire ont pour but de prévenir, d’identifier et de gérer les complications après une chirurgie buccale. Le taux de complications étant compris entre 5 et 20 %, la nécessité de systématiser un rendez-vous de contrôle postopératoire est discutable. Les patients trouvent ces rendez-vous peu utiles et contraignants, les obligeant souvent à manquer l’école ou le travail. Tout en s’assurant du minimum de risques de...
Les rendez-vous de contrôle postopératoire ont pour but de prévenir, d’identifier et de gérer les complications après une chirurgie buccale. Le taux de complications étant compris entre 5 et 20 %, la nécessité de systématiser un rendez-vous de contrôle postopératoire est discutable. Les patients trouvent ces rendez-vous peu utiles et contraignants, les obligeant souvent à manquer l’école ou le travail. Tout en s’assurant du minimum de risques de complications postopératoires, les praticiens doivent évaluer avec attention la nécessité de ces rendez-vous, en prenant en compte la charge qu’ils représentent pour le patient mais aussi pour leur cabinet. Ont été déterminés le taux de satisfaction des patients concernant le suivi téléphonique après une chirurgie buccale de routine ainsi que la fréquence des complications postopératoires pour les patients qu’ils aient eu un suivi postopératoire téléphonique ou un rendez-vous de contrôle au cabinet.
Les 364 patients inclus dans l’étude (moyenne d’âge : 28,6 ans) ont au moins eu 1 dent extraite en 2 ans (moyenne : 3,4 dents). Cent cinquante-cinq patients (42,6 %) ont eu un suivi de contrôle postopératoire par téléphone. Le choix entre suivi téléphonique ou rendez-vous de contrôle au cabinet a été fait par le praticien à la fin de l’intervention chirurgicale. La première variable d’étude était la satisfaction vis-à-vis du suivi postopératoire téléphonique. La variable primaire de résultat était de savoir si le patient avait développé une complication peropératoire ou postopératoire, comme une atteinte d’un nerf, une communication bucco-sinusienne, une avulsion incomplète d’une dent ou d’une racine, une fracture de la mâchoire ou de la table alvéolaire, une alvéolite, un retard de cicatrisation, une infection postopératoire, un spicule osseux persistant, une douleur, un saignement, un œdème ou un dysfonctionnement articulaire. Les relations entre le type de contrôle et l’apparition de complications postopératoires ont été analysées en utilisant le modèle statistique de régression multiple à deux variables.
Les patients, à 95,9 %, étaient satisfaits du suivi téléphonique. Il était moins probable (90 %) que les patients ayant eu des complications postopératoires soient satisfaits du contrôle téléphonique par rapport aux patients sans complications. Les patients ayant eu un suivi postopératoire par téléphone avaient une fréquence de complication de 12,9 % alors que pour ceux avec un rendez-vous de contrôle au cabinet, cette fréquence s’élevait à 23,4 %. Le taux global de complications était de 19,2 %. Aucune différence significative n’a été notée entre les fréquences des complications liées à la méthode de suivi après ajustement statistique des différences entre les deux groupes.
Les patients ayant eu une chirurgie étaient plus enclins à être satisfaits d’un suivi postopératoire par téléphone que d’un rendez-vous de contrôle au cabinet. Cependant, les patients ayant développé des complications préféraient la visite au cabinet au suivi téléphonique. Après un ajustement statistique de l’âge, du sexe, du praticien opérant et du nombre de dents extraites, les fréquences des complications entre les deux groupes étaient similaires, rendant le groupe du suivi téléphonique ni plus ni moins susceptible de développer des complications que le groupe avec un rendez-vous de contrôle au cabinet.
Avec plus de 90 % de patients se disant satisfaits d’un suivi téléphonique après une chirurgie buccale de routine, le chirurgien-dentiste ne devrait pas hésiter à proposer cette possibilité aux patients, même à ceux ayant eu une extraction de dent de sagesse. Un rendez-vous de contrôle systématique au cabinet prend du temps et peut n’offrir qu’un bénéfice limité au patient et au praticien.