Clinic n° 03 du 01/03/2013

 

C’EST MON AVIS

Christian DECLOQUEMENT  

Président de la Commission qualité de l’ADFPrésident du Collège de bonnes pratiques en médecine bucco-dentaire

Le développement professionnel continu est une réalité depuis le 1er janvier 2013.

De nombreux éditoriaux fustigent cette nouvelle approche de la formation continue, regrettant la formation continue organisée par le Conseil national de la formation continue odontologique (CNFCO). Certes un travail d’une grande qualité a été effectué dans le domaine de la formation qui a incité nos confrères à prendre conscience de l’impérative nécessité d’apprendre, de...


Le développement professionnel continu est une réalité depuis le 1er janvier 2013.

De nombreux éditoriaux fustigent cette nouvelle approche de la formation continue, regrettant la formation continue organisée par le Conseil national de la formation continue odontologique (CNFCO). Certes un travail d’une grande qualité a été effectué dans le domaine de la formation qui a incité nos confrères à prendre conscience de l’impérative nécessité d’apprendre, de comprendre et de modifier notre exercice quotidien en fonction de l’évolution des connaissances et de notre société.

Le DPC arrive ! Jouons le jeu en adoptant une attitude constructive et innovante dans l’intérêt de tous. Ce nouveau dispositif réglementaire n’est pas une révolution mais une évolution pour notre profession. En pratique, le DPC a pour objectif l’analyse des pratiques professionnelles, le perfectionnement des connaissances, l’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins et la prise en compte des priorités de santé publique. La philosophie du DPC repose sur l’analyse des impacts de la formation sur nos pratiques quotidiennes.

Cette évaluation nous permettra de résoudre les problématiques qui se posent à chacun d’entre nous au travail. Ainsi semble-t-elle offrir une reconnaissance nécessaire à notre équilibre psychique quand l’actuelle logique de performance ne nous signifie que notre insuffisance, ou nourrir notre motivation en proposant sans cesse de nouveaux défis, ou évacuer la confrontation à l’autre en remplaçant le conflit par la compétition.

De fait, chacun aura l’obligation de suivre un parcours de formation et d’autoévaluer ses acquis. Ce ne sera pas un jugement de valeur mais une « photo » à un instant donné pour savoir ou chacun se situe.

Du DPC, nous en faisons depuis longtemps puisque nous sommes chaque année 2 chirurgiens-dentistes sur 3 à sortir de notre cabinet pour suivre une formation ; 462 organismes accrédités dispensent sur le terrain et quotidiennement une formation de qualité. Sans oublier la formation des praticiens par les revues et les publications qui permettent l’analyse d’articles. Des expériences de DPC ont été mises en œuvre dans le cadre du congrès de l’ADF depuis 2009. En Vendée, en Bretagne, des groupes d’évaluation des pratiques professionnelles (EPP) fonctionnent déjà depuis plusieurs années. Tout récemment, une journée de formation a été organisée à Toulon selon la méthode définie par la Haute autorité de santé. Le retour des impressions des confrères a toujours été positif.

Certes, le dispositif va évoluer au fur à mesure des expériences. Aujourd’hui, il apparaît un peu lourd. Beaucoup de questions concernant son administration demeurent sans réponses. En particulier, celles concernant son financement. Mais nous devons poursuivre notre effort de formation au-delà de cette simple obligation pour grandir et conserver notre motivation.